
HEP: oui à un postulat pour développer l’enseignement à distance

Un postulat du groupe NEO proposant la création d’une filière à distance à la Haute école pédagogique du Valais a trouvé un accueil favorable du Parlement. Le Conseil d’Etat, lui, dit vouloir éviter le "tout à distance".
(Keystone-ATS) Pour les députés du Centre social-libéral Marie-Claude Schöpfer-Pfaffen et Alexander Allenbach, le site haut-valaisan de la HEP Valais à Brigue souffre de la concurrence d’offres extra cantonales proposées dans le domaine pédagogique.
L’introduction d’une formation à distance pour l’enseignement primaire « contribuerait à lutter contre la pénurie d’enseignants en s’adressant à des personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas suivre des études à plein temps en raison de leurs obligations professionnelles ou familiales. Cela renforcerait également la compétitivité de la haute école au niveau national, « grâce à la création d’une offre complémentaire innovante et moderne. »
Un paysage en mutation
Dans sa réponse, le Conseil d’Etat, favorable au postulat, rappelle que « le paysage des hautes écoles pédagogiques évolue vers des dispositifs de formation toujours plus flexibles et individualisés. »
Concrètement, les étudiants de dernière année à la HEP Valais ont déjà la possibilité de terminer leur formation dans le délai habituel de trois ans, tout en percevant un salaire, via un emploi. Ce dispositif contribue également à résorber la pénurie d’enseignants dans le Haut et le Bas-Valais.
« Depuis la rentrée 2020-2021, les cours sont d’ailleurs passés à un format hybride dans lequel le tiers des enseignements est réalisé à distance, selon le rythme de chaque étudiant », précise le Canton. « La révision du plan d’études entreprise récemment entend flexibiliser encore plus la formation. »
Contre le « tout à distance »
Pour l’Etat du Valais, « le modèle à distance est intéressant mais présente certaines limites. L’aménagement de parcours «à la carte» entraîne des coûts élevés et exige une importante organisation. De plus, la formation des enseignants ne saurait être pertinente à travers un modèle du « tout à distance ». Il n’est pas possible d’acquérir certaines compétences, à distance, pour un métier de l’humain, basé sur le relationnel et l’apprentissage du vivre-ensemble. »
La mise en œuvre du postulat est estimé à 720’000 francs par an, soit l’équivalent de 4 EPT, selon le Conseil d’Etat. Un surplus financier qui a déplu au député Olivier Moser (Le Centre du Valais romand). « Il faut étudier la création d’une filière à distance avec les moyens existants. » Un avis partagé par son collègue du Centre du Haut-Valais Markus Ammann.
« Il ne faut pas exagérer »
« Il y a un potentiel pour développer l’enseignement à distance à la HEP, mais de là à dire que cela peut se faire de manière gratuite. Il ne faut pas exagérer. Cela ne peut pas se faire avec des bouts de ficelle », a résumé le Conseiller d’Etat en charge du Département de l’économie et de la formation, Christophe Darbellay.
Au vote, le postulat a été soutenu par l’ensemble de la classe politique, l’UDC du Valais romand mis à part (107 oui, 16 non et 1 abstention).
« Il y a un potentiel pour développer l’enseignement à distance à la HEP, mais de là à dire que cela peut se faire de manière gratuite, il ne faut pas exagérer », a résumé le Conseiller d’Etat Christophe Darbellay.