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Alfred Donath calme le jeu

Alfred Donath affirme avoir remarqué un net changement dans la presse, surtout en Suisse romande. Keystone Archive

Trois mois après les avoir critiqués, le président de la Fédération suisse des communautés israélites salue le changement d'attitude des médias et du gouvernement.

«En Suisse, les juifs sont très bien intégrés. Quant à la vague d’antisémitisme qui s’est exprimée ces derniers temps, elle semble bien être retombée.»

Ces propos d’Alfred Donath tranchent avec le ton alarmiste du discours qu’il a tenu au mois de mai, lors de la réunion annuelle de la Fédération suisse des communautés israélites.

Ce jour-là, rappelez-vous, le président de la FSCI lançait un pavé dans la mare. En dénonçant la poussée d’antisémitisme qui frappait la Suisse.

Un climat favorisé par la crise du Proche-Orient. Mai aussi par les prises de positions jugées unilatérales, tant des médias que du ministère suisse des Affaires étrangères (DFAE).

Changement de ton des médias

Trois mois plus tard, le coup de gueule semble avoir porté ses fruits. En tout cas, c’est l’avis d’Alfred Donath.

«Je remarque, se réjouit le président de la FSCI, un net changement dans la presse, surtout en Suisse romande.»

«Le point de vue israélien, poursuit Alfred Donath, est mieux pris en compte. Et surtout de manière plus objective qu’il y a quelques mois.»

Un acquis qui, selon lui, devrait résister à une nouvelle poussée de fièvre au Proche-Orient.

L’observatoire des médias suisses – dont la création avait été annoncée en mai – entrera bel et bien en action le mois prochain. «Mais, reconnaît Alfred Donath, son existence pourrait se révéler inutile.»

Des positions moins unilatérales

Le président de la FSCI salue en outre le ton plus ferme du ministère suisse des Affaires étrangères. Notamment en ce qui concerne les attentats-suicides palestiniens.

Alfred Donath estime en outre que les prises de position du Conseil fédéral sont moins unilatérales qu’auparavant.

Seul point qui n’est pas réglé: le financement par la Suisse de manuels scolaires antisémites utilisés dans les écoles palestiniennes.

«Une enquête interne est actuellement en cours au sein de la DDC, l’agence de coopération helvétique», précise Alfred Donath.

Une petite minorité d’antisémites

Contrairement à d’autres pays d’Europe, estime Alfred Donath, la Suisse n’est donc pas menacée par l’antisémitisme.

Le président de la FSCI juge même que le nombre de Suisses hostiles aux juifs n’a guère varié depuis 50 ans.

«Ces Suisses-là, conclut Alfred Donath, forment une petite minorité qui est sortie de son silence à cause de l’affaire des fonds juifs en déshérence ou à cause de l’aggravation du conflit israélo-palestinien.»

swissinfo/Frédéric Burnand à Genève

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