Il faut intégrer les musulmans de Suisse

La Commission fédérale contre le racisme se mobilise contre les préjugés, l'intolérance et la discrimination. Elle préconise notamment l'intégration des Musulmans.

La Commission fédérale contre le racisme se mobilise contre les préjugés, l’intolérance et la discrimination. Elle préconise notamment l’intégration des Musulmans.

Ils sont quelque 200 000 en Suisse, dix fois plus qu’il y a trente ans, au point de constituer aujourd’hui la deuxième communauté religieuse après les chrétiens. Et pourtant la Suisse ne compte qu’une mosquée et deux cimetières. La commission constate que lorsque la communauté musulmane demande la liberté de culte, elle est souvent confrontée à des difficultés institutionnelles, quand ce n’est pas au rejet pur et simple. Partant du principe qu’un Etat laïc est le meilleur garant de la liberté individuelle de culte et de la paix publique, la Commission refuse les représentations négatives et discriminatoires de l’Islam et des musulmans.

Mais la Commission relève surtout que cette communauté n’est en rien homogène, qu’elle constitue au contraire un groupe très complexe et très divers, et donc que son intégration ne se réduit pas à des considérations exclusivement religieuses. Car, dans leur vie quotidienne, les musulmans sont surtout confrontés à des problèmes d’intégration économique et sociale, comme tous les immigrés du reste.

C’est pourquoi la Commission propose un partenariat, l’ouverture d’un dialogue institutionnel et la mise en oeuvre des décisions prises en commun. Tout est donc question de tolérance réciproque et surtout, pour la Suisse, de tracer les pistes d’une véritable politique d’intégration des étrangers et d’accepter enfin sa vocation de pays d’immigration. Ce qu’elle est depuis au moins trente ans.

Isabelle Eichenberger