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L’apocalypse à Jérusalem? Le nouveau directeur de l’Ecole biblique reste serein

L’heure fatidique approche pour les fanatiques chrétiens qui ont convergé vers la Ville sainte pour attendre l’arrivée de l’an 2000. Une fièvre que critique le Suisse Jean-Michel Poffet, nouveau directeur de l'Ecole biblique de Jérusalem.

L’heure fatidique approche pour les fanatiques chrétiens qui ont convergé vers la Ville sainte pour attendre l’arrivée de l’an 2000. Une fièvre que critique le Suisse Jean-Michel Poffet, nouveau directeur de l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem. Ce dominicain fribourgeois est le premier non français à prendre la tête de la prestigieuse institution.

L’avènement de l’an 2000 suscite à Jérusalem, peut-être plus qu’ailleurs, des angoisses liées aux textes de l’Apocalypse. Pour de nombreuses sectes, le passage à l’an 2000 sera marqué sur le mont des Oliviers par le retour de Jésus-Christ. Une telle vision de la fin des temps imminente, Jean-Michel Poffet la rejette avec force. «Pour l’Eglise catholique, c’est fêter l’entrée dans le troisième millénaire et l’occasion de prendre conscience de ce que représente le don du Christ aux hommes, pour nous guider, pour nous aimer, pour nous sauver. Cela ne peut en aucun cas être une source d’inquiétude», martèle le Père Poffet.

Puis il s’en prend directement aux sectes: «Moins la foi est profonde, plus la religiosité devient une sorte de mélasse qui se prête à toutes les manipulations. Les sectes sont évidemment friandes de ce genre de phénomène. Jésus nous a assez dit qu’on ne connaîtrait ni le jour, ni l’heure». Le dominicain fribourgeois est tout à fait serein: «Tout chrétien attend le retour du Christ, mais je ne vois pas pourquoi ce serait aux premières heures du 1er janvier de l’an 2000 plutôt qu’à un autre moment».

Pour Jean-Michel Poffet, il est plus intéressant de se demander «ce que les hommes ont fait du message de justice et de paix du Christ, alors qu’on sait qu’aux basques des religions sont attachés beaucoup de germes de violence». Et il poursuit: «Si j’ai accepté la direction de l’Ecole biblique de Jérusalem, c’est parce que je crois qu’un peu d’intelligence dans la foi et la lecture des Ecritures ne gâte rien, bien au contraire».

Simon Léger

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