Le 100e anniversaire de la mort du philosophe Nietzche

Portrait de Friedrich Wilhem Nietzsche (1844-1900). Keystone

Vendredi 25 août est l'anniversaire de la mort de Friedrich Nietzsche. Le grand philosophe allemand a vécu en Suisse. Il enseigna à l'université de Bâle. Et séjourna près de Lucerne.

En 1869, Friedrich Nietzche entre à l’université de Bâle. Il y enseigne la philologie classique. Et non, comme il l’aurait souhaité, la philosophie.

Friedrich Nietzche rend très souvent visite à Richard Wagner et son épouse Cosima, à Triebschen, près de Lucerne.

Là, le compositeur offre au philosophe un bureau. C’est pour Friedrich sa première vraie sécurité familiale. Lui qui ne vécut qu’avec une mère dévouée mais inculte.

Les Wagner reconnaissent l’importance de ce génie philosophique déjà connu à l’échelle européenne et ils veulent en faire un apôtre de leur propre univers.

En 1872, Nietzche sort «La Naissance de la tragédie». Un ouvrage dans lequel Richard Wagner est célébré comme l’artiste dionysiaque. «Ainsi, l’homme allemand, écrit-il, devrait essayer de marcher sans la tutelle d’une civilisation romane».

C’est ainsi que Nietzche et Wagner cultivent en Suisse une relation d’amitié très forte. Qui, comme dans toute passion, virera à la haine.

Nietzche ne supportera pas que Wagner se convertisse au christianisme et se mue en nationaliste prussien. En mai 1875, Friedrich, le philosophe, envoie sa dernière lettre à Richard, devenu compositeur de l’Empire.

Friedrich Nietzche fut longtemps aveuglé par Richard Wagner et la pensée grecque. Il écrira même «Wagner fut une de mes maladies».

Mais leur séparation engendrera assurément les oeuvres les plus accomplies du philosophe allemand: «Humain, trop humain» et «Le gai savoir».

En 1876, Nietzche tombe gravement malade. Il abandonne son enseignement à l’université de Bâle. Ses nerfs le font souffrir. Il ne peut presque plus écrire. Mais il continuera de lire et d’aimer la philosophie. A la folie.

Emmanuel Manzi