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Un «Padre Pioland» made in Mario Botta

Mario Botta, un architecte particulièrement apprécié en Italie. Keystone Archive

L'illustre architecte tessinois va transformer le village natal de Padre Pio en centre de pèlerinage. Le «capucin aux stigmates» vient d'être canonisé.

Pietrelcina se trouve dans la province de Benevento, à l’est de Naples. Village de montagne où la vie semble s’être arrêtée, il y a un demi-siècle, son nom est désormais lié à Padre Pio.

Canonisé dimanche par Jean Paul II, ce prêtre devient le 758e saint de l’église catholique. Francesco Forgione, alias «Padre Pio», est né à Pietrelcina le 25 mai 1887. L’Eglise, après l’avoir longtemps marginalisé, vient de reconnaître les miracles réalisés par le «capucin aux stigmates».

Infrastructures d’accueil dépassées

La dévotion vouée au frère capucin n’a pas cessé de grandir dans le monde entier. Aujourd’hui la maison natale de Saint Pio de Pietrelcina est devenue un lieu de pèlerinage.

Et cela, même si Francesco Forgione a quitté son village natal en 1903. En 1905, il est entré au couvent de San Giovanni Rotondo, en province de Foggia (Pouilles). Il ne l’a plus quitté jusqu’à sa mort en 1968.

Même si San Giovanni Rotondo est beaucoup plus connu – lundi, le quotidien français Libération qualifiait la ville de «Padre Pioland» – Pietrelcina attire toujours davantage de pèlerins.

Mais ses infrastructures d’accueil sont dépassées. Après la béatification de son célèbre citoyen, il y a trois ans, la Région Campanie a décidé de transformer le paisible village. Elle a débloqué un crédit de 76 millions d’euros pour un projet prestigieux.

Le président de la région, Antonio Bassolino, ex-maire de Naples, a alors pensé à Mario Botta, le plus célèbre architecte tessinois, véritable star en Italie. Il l’a chargé de réaliser un centre de pèlerinage au cœur du village de Padre Pio.

Un projet de qualité

«Antonio Bassolino m’a contacté il y a environ six mois pour me soumettre ce projet que j’ai accepté et qui sera réalisé avec le sculpteur italien Mimmi Paladino», souligne Mario Botta.

«J’ai commencé à y travailler il y a quatre mois et je le présenterai, dans ses grandes lignes, jeudi à Pietrelcina.»

Après la rénovation de l’opéra La Scala de Milan et celle du vieux port de Trieste – deux projets d’envergure en voie de réalisation – Mario Botta gagne du terrain en Italie. «Le projet, explique-t-il, n’aura rien de la spéculation touristique et sa qualité sera rigoureusement contrôlée par la Région Campanie.»

Le centre de pèlerinage projeté par Botta comprend une maison d’accueil pouvant accueillir 200 pèlerins, des restaurants, un hôtel quatre étoiles de 250 chambres et un centre de congrès où le sculpteur Paladino exposera ses oeuvres.

«Je pourrai vous en dire plus à mon retour de Pietrelcina», conclut l’architecte qui se dit enthousiasmé par sa nouvelle tâche.

swissinfo/Gemma d’Urso à Lugano

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