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Ils ont défilé par milliers contre la pédophilie

Des ballons se sont envolés un peu partout en Suisse. Keystone

Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues de treize villes de Suisse, samedi, pour la troisième Marche blanche.

Les manifestants ont lancé un appel aux candidats aux élections fédérales pour qu’ils s’engagent au nom des enfants.

La Marche blanche dénonce notamment la passivité des autorités en matière de pédocriminalité. Elle demande que la lutte contre les pédocriminels devienne la priorité absolue de la Confédération.

Cette année, l’association a été soutenue par la ministre suisse de Justice et Police qui a prononcé un discours à St-Gall. Ruth Metzler a appelé à ne pas détourner le regard des crimes perpétrés contre les enfants.

Briser le tabou

Elle a également remercié les participants à la Marche blanche d’être descendus dans la rue. Pour la conseillère fédérale, c’est une façon de briser le tabou de la pédocriminalité.

La Marche blanche a aussi été suivie par de nombreuses personnalités, dont plusieurs parlementaires.

Le président du Conseil national (Chambre du peuple) Yves Chrisen (PRD/VD) a pris la parole à Lausanne. Les conseillers nationaux Jean-Philippe Maitre (PDC/GE), Liliane Maury Pasquier (PS/GE) et Thérèse Meyer (PDC/FR) se sont engagés dans leurs régions.

Dans plusieurs villes, à Genève, Fribourg et Delémont notamment, des centaines de motards ont ouvert la Marche blanche.

A Genève, 2000 personnes se sont mobilisées au total, selon la présidente de l’association Marche blanche Christine Bussat. «Un énorme succès». Partout, l’opération s’est accompagnée de lâchers de ballons, de stands d’information et de discours.

Mieux protéger les enfants

La «Marche blanche» se bat aussi pour l’imprescriptibilité de tout acte de pédocriminalité et des peines à la hauteur des délits commis.

Elle souhaite par ailleurs que les collaborateurs d’institutions travaillant avec des enfants soient obligés de fournir un extrait de leur casier judiciaire.

L’association demande également des statistiques nationales sur l’impact et l’ampleur de la pédophilie, la création d’un Office fédéral de la famille et l’augmentation des moyens affectés à la prévention et à la répression des actes de persécution sexuelle des enfants.

A l’origine: l’affaire Dutroux

Inspirée de l’exemple belge, né après l’affaire Dutroux, la «Marche blanche» a vu le jour en juin 2001 sous l’impulsion de parents choqués par le commerce de la pédocriminalité.

Elle est soutenue par de nombreux artistes et personnalités de tous bords politiques.

L’édition 2003 a eu lieu à Delémont, Fribourg, Genève, Lausanne, Sion, Bâle, Lucerne, Glaris, St-Gall, Soleure, Stans, Appenzell et Bellinzone.

L’année dernière, l’association avait organisé la Marche blanche dans les 26 chefs-lieux de Suisse. La manifestation avait davantage été suivie dans les cantons latins qu’alémaniques.

swissinfo et les agences

– La Marche blanche est née en 2001 sous l’impulsion de parents partis en croisade contre le commerce de la pédocriminalité.

– Elle est inspirée de son homologue belge organisée après l’affaire du pédophile Marc Dutroux.

– Dénonçant la passivité des autorités, l’association Marche blanche invite à voter pour les candidats qui s’engagent au nom des enfants lors des élections fédérales d’octobre.

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