
La Bundesbank alerte sur les risques d’un choc pétrolier

Le président de la Banque fédérale d'Allemagne, Joachim Nagel, a mis en garde lundi contre les risques d'un choc pétrolier lié au conflit entre Israël et l'Iran, invitant à ne pas relâcher la politique monétaire en zone euro, malgré une inflation revenue à 2%.
(Keystone-ATS) Les conséquences des attaques entre les deux pays, qui se sont intensifiées ce week-end, « restent incertaines » alors qu’un conflit prolongé « pourrait provoquer une forte hausse du pétrole » et « bouleverser nos prévisions » d’inflation et de croissance, a déclaré M. Nagel dans un discours prononcé à Francfort.
Les prix du pétrole évoluaient en légère baisse lundi en début de matinée, après une flambée jusqu’à 13% vendredi, lors des premières frappes israéliennes sur l’Iran.
En mai, l’inflation dans la zone euro est tombée à 1,9%, selon la première estimation d’Eurostat, confortant la BCE dans sa décision de baisser en juin ses taux pour la huitième fois en un an.
L’institut a également abaissé ses prévisions d’inflation pour 2025 (2,0%) et 2026 (1,6%), précisément en raison du recul des prix de l’énergie et par ailleurs d’un euro plus fort.
Or, les risques accrus qui planent en cas d’escalade durable au Moyen-Orient, s’ajoutant aux tensions commerciales pas encore résolues avec les Etats-Unis, rendent « impératif » pour la Banque centrale européenne de rester « flexible », sans s’engager « ni sur une nouvelle baisse des taux, ni sur une pause prolongée », selon M. Nagel, un « faucon » connu pour sa ligne monétaire orthodoxe.
En juin, la BCE a ramené son principal taux de dépôt à 2,0%, un niveau qui n’est plus jugé comme restrictif, après un pic de 4,0% en 2023 pour juguler la flambée des prix dans le sillage de la guerre russe en Ukraine.
Si la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a réaffirmé que chaque décision sur les taux serait prise « réunion par réunion », selon l’évolution des données, elle a aussi évoqué la « fin d’un cycle monétaire » et les experts s’attendent à une pause dans les baisse de taux lors de la prochaine réunion de l’institution fin juillet.