
La police investit un quartier sensible de Grenoble
(Keystone-ATS) Une opération de police a été menée mercredi soir dans un quartier sensible de Grenoble, en France, après la diffusion de vidéos mettant en scène des hommes encagoulés et lourdement armés autour d’un point de vente de drogue. Les images ont suscité l’indignation du ministre français de l’intérieur.
Cette opération, entamée en début de soirée par une quarantaine de policiers dans le quartier Mistral, visait à assurer que « l’État s’imposera face à l’ensauvagement d’une minorité de la société », a écrit le ministre Gérald Darmanin sur Twitter.
Le bilan du raid est resté maigre avec une cinquantaine de contrôles, mais aucune interpellation ni saisie à signaler, a indiqué la préfecture à l’AFP. Selon le préfet de l’Isère Lionel Beffre, « il était important de réaffirmer l’autorité de l’Etat sur ce territoire » après la diffusion des vidéos.
Le parquet de Grenoble a ouvert une enquête après la diffusion en début de semaine de vidéos tournées dans le quartier Mistral, très touché par le trafic de stupéfiants.
Tournage d’un clip
Des images « inadmissibles », avait réagi lundi sur Twitter le procureur de la République à Grenoble. Cela « renforce, si besoin est, la détermination du parquet de Grenoble à lutter contre les trafiquants de stupéfiants », ajoutait-il.
Pour le magistrat, il est « probable que ces images aient pour objectif d’impressionner d’éventuels ennemis ou clans rivaux qui ambitionneraient de s’approprier ce point de trafic dans la guerre de territoires et de pouvoir qui opposent les trafiquants actuellement », a-t-il expliqué au quotidien régional Le Dauphiné Libéré.
Une autre hypothèse a été avancée mercredi devant le préfet par certains jeunes du quartier, qui ont assuré que les armes étaient factices et avaient été exhibées pour le besoin du tournage d’un clip de rap.
Plusieurs règlements de comptes ont agité l’agglomération grenobloise ce mois-ci. Le 2 août, un homme de 29 ans en liberté conditionnelle a été abattu en pleine rue à Grenoble. Deux jours plus tard, un guet-apens à Eybens faisait un mort et un blessé par balles. L’auteur présumé des tirs a été interpellé depuis dans le Var et incarcéré en Isère.