La Suisse montre l'exemple
A l'occasion du sommet du G20 à Ottawa, la Suisse a proposé de mettre son savoir-faire au service de la lutte contre le financement du terrorisme.
Le président de la Banque nationale suisse (BNS), Jean-Pierre Roth, a tiré un bilan positif de la réunion de la communauté financière internationale à Ottawa. Durant le week-end, les grands argentiers de la planète ont notamment posé les jalons de leur lutte contre le financement du terrorisme.
Et Jean-Pierre Roth estime que, dans ce domaine, la Suisse a une longueur d'avance. Le président de la Banque nationale suisse a notamment souligné que le dispositif selon lequel chaque intermédiaire financier doit connaître ses clients se révélait particulièrement payant.
Aider les pays en retrait
Pour Jean-Pierre Roth, le «plan de coopération multilatérale» conçu par le G20, et visant à interdire aux terroristes l'accès aux systèmes financiers internationaux, ne concerne donc pas la Suisse en première ligne. Il viserait plutôt des pays n'ayant pas encore développé de stratégie en matière de lutte contre le blanchiment d'argent.
Forte de ce constat, la Suisse a donc proposé son aide aux gouvernements concernés. Elle s'est dit prête par exemple à mettre à disposition des experts et un soutien technique. Ces mesures devront cependant être coordonnées par le FMI.
Silence sur le secret bancaire
La question du secret bancaire n'a pas été abordée, que ce soit dans des discussions officielles ou des entretiens bilatéraux, a poursuivi M. Roth.
Le "plan de coopération multilatérale" mis sur pied à Ottawa, conseille notamment aux 183 pays du FMI d'adhérer aux normes internationales, de geler les avoirs des terroristes, d'échanger les informations et de mettre rapidement sur pied une unité de renseignement financier. Pour montrer leurs efforts, les Etats devront publier un rapport mensuel sur les avoirs gelés avec les noms des terroristes.
Droits de douane à la baisse
De son côté, le ministre de l'économie Pascal Couchepin a confirmé à l'issue de la réunion d'Ottawa que la Suisse réduira les droits de douane à l'importation pour les produits agricoles des pays les plus pauvres.
Une suppression totale n'est toutefois pas possible par égard pour l'agriculture suisse, selon le conseiller fédéral, qui a cependant déclaré que ces droits de douane allaient «en direction de zéro».
Les Etats-Unis ont exigé lors de la réunion que l'aide au développement soit jugée sur ses résultats, a en outre ajouté M. Couchepin. Washington n'acceptera qu'ensuite d'augmenter la part destinée aux pays les plus pauvres. A cet égard, la Suisse a fait valoir que la communauté internationale avait su tirer les leçons du passé.
Elle a en outre plaidé pour que les pays d'Asie centrale - dont elle représente les intérêts au sein du FMI et de la Banque mondiale - soient davantage pris en compte dans l'aide au développement.
swissinfo avec les agences

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