
Le tireur de Libération condamné à 25 ans de prison

(Keystone-ATS) La cour d’assises de Paris a condamné vendredi à 25 ans de réclusion criminelle, assortis d’une peine de sûreté des deux tiers, Abdelhakim Dekhar. L’accusé est l’auteur d’attaques au fusil contre BFMTV, Libération et la Société générale en novembre 2013.
Deux décennies après sa condamnation à quatre ans de prison dans le procès des amants « tueurs de flics » Florence Rey et Audry Maupin, dont il ne fut qu’un comparse, cet homme de 52 ans aux lunettes rondes, au front dégarni et aux cheveux gris était jugé pour tentatives d’assassinats.
L’avocat général l’a notamment déclaré coupable de tentative d’assassinat sur le rédacteur en chef de BFMTV Philippe Antoine. Abdelhakim Dekhar l’avait mis en joue le 15 novembre 2013 avant de lancer : « La prochaine fois, je ne vous louperai pas ».
Il a également été jugé coupable de tentative d’assassinat trois jours plus tard dans le hall de Libération sur le photographe César Sébastien. Ce dernier avait été grièvement blessé dans le dos par le tir d’une cartouche pour sanglier.
Il avait été arrêté le 20 novembre 2013, sur dénonciation d’un ami, Sébastien Simonian-Lemoine.
Ce contrôleur de gestion de 36 ans, qui comparaissait en même temps qu’Abdelhakim Dekhar pour lui avoir fourni argent, transport et logement, a pour sa part été condamné à six mois de prison avec sursis. Sa peine ne sera pas inscrite à son casier judiciaire.
L’équipée sauvage de 1994
En 1994, Abdelhakim Dekhar côtoyait un couple d’étudiants marginaux, Audry Maupin et Florence Rey. Il fréquentait avec eux les milieux d’extrême gauche, anarchistes et alternatifs.
Il avait acheté un des fusils à pompe utilisés par les deux jeunes gens un soir d’octobre 1994 quand ils ont attaqué la pré-fourrière de Pantin pour voler des armes. L’équipée vire au massacre : dans leur fuite, Maupin et Rey tuent trois policiers et un chauffeur de taxi, blessent trois autres policiers et deux passants. Maupin est lui-même abattu.
Florence Rey désignera Abdelhakim Dekhar comme étant le troisième homme de l’attaque de Pantin, chargé de faire le guet, ce qu’il niera avec constance. Il ne sera finalement condamné en septembre 1998 que pour association de malfaiteurs et sortira rapidement de prison.
Né en Moselle, Abdelhakim Dekhar est décrit comme un « associal » par l’avocat général, un « affabulateur » et un « menteur pathologique » capable de violences par des enquêteurs. Il s’est présenté pour sa part comme un militant politique.