Les chocolatiers suisses dans le chaos ivoirien
Les troubles en côte d’Ivoire touchent bien sûr Nestlé et Barry Callebaut. Mais ils n’ont pas affecté leurs résultats, du moins à ce jour.
Quoi qu’il en soit, des mesures ont été prises par les grands chocolatiers suisses qui figurent parmi les principaux importateurs de cacao ivoirien.
Malgré le calme précaire que connaît Abidjan, la tension reste vive en Côte d’Ivoire. Raison pour laquelle Nestlé maintient la fermeture de ses deux usines dans le pays. Une mesure décidée la semaine dernière.
Le porte-parole du groupe alimentaire précise également que les 43 employés étrangers de la multinationale – évacués du pays en compagnie de leurs familles – se trouvent toujours à Paris.
François-Xavier Perroud souligne également que ces deux sites industriels produisent du café et des produits culinaires. Et ce pour toute l’Afrique de l’Ouest.
La crise ivoirienne perturbe également l’approvisionnement en cacao du géant de l’alimentaire. La Côte-d’Ivoire produit en effet 40% du cacao traité dans le monde.
Mais selon le porte-parole de Nestlé, il est trop tôt pour chiffrer les conséquences de l’interruption de l’approvisionnement en cacao sur la production du groupe.
Une Incidence faible
«Il est clair, admet François-Xavier Perroud, que la situation difficile en Côte d’Ivoire aura une incidence. Mais celle-ci ne sera guère mesurable dans nos chiffres consolidés.»
Quelque 40% du cacao acheté chaque année par le géant de l’alimentaire provient de Côte d’Ivoire. La Suisse figure parmi les principaux importateurs de cacao au monde.
«Si la demande est bonne lorsque l’approvisionnement aura repris, nous pourrons essayer de rattraper le retard que nous avons accumulé», pronostique Nestlé.
Selon l’agence Reuters, les principaux négociants de cacao ivoirien ont travaillé tout le week-end dans les grands ports du pays pour augmenter leurs exportations
François-Xavier Perroud rappelle également que lors de crises analogues, les Ivoiriens ont réussi à transporter et à vendre le cacao en utilisant des ports extérieurs au pays.
Un optimisme qu’affiche également le vice-président de la chambre de commerce Suisse-Afrique de l’Ouest. «L’économie s’organise avant la politique», assure Karl Schlumpf.
Avant d’ajouter: «Lorsque le port de San Pedro, le deuxième du pays, est fermé, les principales ressources du pays comme le cacao, le café ou le coton, passent par le Togo ou le Ghana.»
Du côté du groupe zurichois Barry Callebaut, les trois usines du pays, fermées le 7 novembre, sont opérationnelles depuis le 10 novembre.
Selon la porte-parole du groupe – le plus gros producteur de chocolat au monde – cette interruption momentanée des activités n’aura aucune influence sur les résultats du groupe.
La forte hausse du cours
De fait, la société avait déjà pris des mesures pour répartir les risques et ne pas dépendre uniquement de la Côte d’Ivoire.
Depuis 1998, Barry Callebaut a ainsi augmenté la quantité de fèves achetées dans d’autres pays, tels le Ghana et l’Indonésie. De même, les capacités de transformation du cacao en Europe, aux Etats-Unis et au Ghana ont été élargies.
Reste que cette crise, qui a démarré le 6 novembre dernier, a déjà provoqué un bond de 20% du prix du cacao.
swissinfo et les agences
– La Côte d’Ivoire produit 40% du cacao traité dans le monde.
– Depuis le début des troubles, le prix du cacao à grimpé de 20%.
– La Suisse est parmi les principaux importateurs de cacao ivoirien
– Nestlé achète 40% de son cacao en Côte d’Ivoire
– Les deux usines ivoiriennes de Nestlé ont été fermées la semaine passée.
– Barry Callebaut a rouvert ses trois usines après une courte interruption.
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