Pas d’indigènes dans le nouveau gouvernement bolivien
Le président bolivien de centre droit Rodrigo Paz a présenté dimanche son gouvernement, dans lequel ne sont pas représentés les secteurs indigènes et populaires qui ont joué un rôle prépondérant au cours des 20 dernières années de domination socialiste.
(Keystone-ATS) Durant les mandats d’Evo Morales (2006-2019) et de Luis Arce (2020-2025), des dirigeants paysans avaient été nommés à des postes de ministres.
Selon le dernier recensement de 2024, 38,7% des 11,3 millions d’habitants de la Bolivie sont indigènes, principalement des Quechuas et des Aymaras.
M. Paz a placé à la tête de ministères clés des collaborateurs liés au secteur privé et des technocrates: Fernando Aramayo (ministère des Affaires étrangères), Gabriel Espinoza (économie) et Mauricio Medinacelli (hydrocarbures et énergie).
M. Paz a justifié l’absence des représentants de mouvements populaires dans son équipe ministérielle. «Pendant 20 ans, certains secteurs ont été représentés (…) Aujourd’hui, après 20 ans de cette méthode de travail, la Bolivie va-t-elle mieux?», a demandé le dirigeant.
«C’est le moment de laisser la place à la méritocratie, à l’efficacité, à la transformation de l’État pour servir le peuple», a-t-il ajouté.
La prise de fonction a également marqué une rupture avec les gouvernements de MM. Morales et Arce. La prestation de serment s’est déroulée devant une Bible et un crucifix, qui avaient été remplacés par des symboles indigènes pendant les mandats du MAS.
Le nouveau président a également choisi de retirer le drapeau multicolore «wiphala», emblème des peuples indigènes et les Aymaras en particulier, de la façade du palais du gouvernement, suscitant les critiques de M. Morales.
«Le retirer du palais est une offense au mouvement indigène paysan et une tentative d’effacer la mémoire collective. Nous sommes passés d’un État d’inclusion à un État d’exclusion», a déclaré l’ancien président sur X.