Construction: la paix du travail entre les mains des entrepreneurs et des militants syndicaux
Acceptée lundi soir, la plate-forme de sortie de crise, élaborée par les entrepreneurs et les syndicats, prévoit l’abandon du salaire au mérite et une augmentation générale de 100 francs. Reste aux états-majors à convaincre leurs membres. Réponse jeudi
Acceptée lundi soir, la plate-forme de sortie de crise, élaborée par les entrepreneurs et les syndicats, prévoit l’abandon du salaire au mérite et une augmentation générale de 100 francs. Reste aux états-majors à convaincre leurs membres. Réponse jeudi
L’heure semble être à la décrispation sur le front des revendications salariales dans la construction. Un accord a finalement été trouvé entre la Société suisse des entrepreneurs (SSE) et les syndicats. Certes, les termes de cette plate-forme de sortie de crise, négociée dans la crispation, doivent encore être formellement approuvés d’ici jeudi. Les syndicats attendent le feu vert de leurs militants. Et les entrepreneurs, celui de leurs membres. Mais tout porte à croire, une fois de plus, que la sacro-sainte paix du travail helvétique a fini par prévaloir. De justesse. Puisque, le Syndicat de l’industrie du bâtiment (SIB) et Syna avaient déjà prévu, en cas d’échec, la dénonciation automatique, ce vendredi, de la convention collective de travail nationale, qui échoit le 31 mars 2000.
Que prévoit cet accord? Une augmentation mensuelle de 100 francs pour les 99 000 employés de la construction dès le 1er avril 2000, suivie pour la même période d’une augmentation des salaires conventionnels de 100 francs. Autre point d’accord, et il est de taille celui-là: un montant unique de 300 francs sera versé aux travailleurs à la fin du 2e trimestre. Il s’agit ni plus ni moins de l’abandon par les entrepreneurs du salaire au mérite. C’est une victoire importante pour les syndicats qui ont systématiquement refusé une augmentation des salaires en deux volets: l’un général et l’autre individuel.
Les entrepreneurs faisaient grise mine mardi. La perspective d’une situation de «vide conventionnel» accompagnée de grèves a fini par les faire plier, concède François Cadosch, vice-président de la SSE. «Les syndicats, qui ont également fait des concessions, auraient, dit-il, également été perdants dans cette affaire».
De fait, du côté syndical, ce n’est pas l’unanimité. Une grogne traverse les sections romandes du SIB. Mécontentes des résultats, elles souhaitaient obtenir une augmentation de 200 francs. Les différentes sections du SIB sont libres de mener d’autres négociations au niveau local, a expliqué à l’ATS Jan Doret, secrétaire à la section genevoise du SIB.
Il aura donc fallu onze séances de négociations, deux réunions au sommet et de nombreuses manifestations dans tout le pays pour qu’une vraie lueur d’espoir apparaisse. Le week-end dernier, les syndicats étaient à un doigt d’adresser un ultimatum aux entrepreneurs. Voilà que les états-majors de ces partenaires sociaux attendent avec impatience ce jeudi le verdict de leurs bases respectives.
Jugurtha Aït-Ahmed
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