Construction: le geste historique des patrons
La Société suisse des entrepreneurs a accepté la nouvelle convention nationale de travail dans la construction. Les syndicats s'en félicitent.
Le président de la Société suisse des entrepreneurs (SSE), Heinz Pletscher, s’est déclaré «très content» du résultat. La nouvelle convention nationale de travail (CN) a été approuvée vendredi par 93 voix contre 30.
Pour sa part, le président central du Syndicat Industrie et Bâtiment (SIB), Vasco Pedrina, s’est aussi déclaré «très content et surtout soulagé». Les délégués syndicaux doivent se prononcer samedi.
Un important progrès social
Selon le syndicaliste, la nouvelle convention nationale, qui prévoit notamment une retraite anticipée à 60 ans pour les employés de la branche, est «historique».
«C’est un progrès social comparable à la première semaine de vacances payées dans la construction en 1945», a précisé Vasco Pedrina. Un refus aurait «signifié un affrontement assez rude».
En effet, cette nouvelle convention a été le fruit d’âpres tractations entre le SIB, le syndicat Syna et la SSE. Le bras de fer a connu son point d’orgue en mars avec la manifestation à Berne de 10 000 à 12 000 personnes et la menace de débrayages, voire de grèves. Les négociations ont finalement abouti à la fin du mois dernier à l’issue de dix rondes.
Le syndicat Syna a déjà donné son accord à cette CN. Le SIB s’estime confiant quant à une issue positive du vote de ses membres samedi. «J’ai reçu des signaux positifs des différentes régions», a déclaré Vasco Pedrina.
Dans le détail, la nouvelle convention nationale prévoit que l’âge de la retraite sera abaissé par paliers à partir du 1er janvier 2003 pour les ouvriers de la maçonnerie et du génie civil.
A cette date, la mesure concernera les travailleurs de 63 et 64 ans. Et dès le 1er janvier 2006, la retraite anticipée sera possible dès l’âge de 60 ans.
Hausse de salaire limitée
Ces retraites seront en grande partie payées par les employeurs: 4% pour les patrons et 1% pour les salariés. En 2004, elles représenteront un volume de 250 millions de francs, soit 5% de la masse salariale.
En contrepartie, les quelque 85 000 employés de la construction concernés devront se contenter d’une hausse salariale de 80 francs en 2002 et d’une prime individuelle de 20 francs.
A l’origine, les syndicats réclamaient 250 francs par mois, puis le montant avait été abaissé à 100 francs.
L’année prochaine, les ouvriers ne bénéficieront que de la compensation du renchérissement. En 2004, de nouvelles négociations pourront avoir lieu si la situation économique le permet.
Les syndicats ont donc obtenu partiellement gain de cause sur ce dernier point, la SSE ne voulant dans un premier temps pas entendre parler d’augmentation des salaires réels en 2004.
swissinfo avec les agences
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