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Creuser la montagne reste éprouvant

Au Fernen aujourd’hui comme au Gothard hier, on creuse 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Keystone Archive

La grève dans un des chantiers du Lötschberg jette une lumière crue sur les conditions de travail des mineurs. Malgré les progrès technologiques.

Les quelques 200 mineurs en grève jeudi sur le chantier du Fernen sont obligés d’attaquer la roche à coup d’explosifs. Soit la même technique utilisée il y a plus d’un siècle lors du percement du tunnel du Saint-Gothard.

La cadence de travail, elle aussi, n’a guère évolué. Au Fernen aujourd’hui comme au Gothard hier, on creuse 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, avec un tournus toutes les 8 heures.

Des salaires corrects

Mais là s’arrête la comparaison. Les ouvriers d’aujourd’hui sont protégés par une convention collective qui fixe la semaine de travail à 40 heures et demi, sans compter les jours de congé. Les salaires, également, ont progressé. «Primes comprises, un mineur gagne entre 5 et 7000 francs par mois», précise Jeanny Morard, du Syndicat industrie et bâtiment. Son collègue de 1875 gagnait, lui, 3 à 4 francs par jours, ce qui était déjà élevé pour l’époque.

Quant aux conditions de travail, elles doivent être contrôlées par la caisse nationale en cas d’accident, la SUVA. Les accidents deviennent donc rares.

Autre changement notable depuis un siècle: la direction des chantiers du Lötschberg privilégie la négociation avec les grévistes du Fernen (jeudi, un chef de la sécurité a tout de même intentionnellement renversé un syndicaliste avec son véhicule). En juillet 1875 par contre, la troupe avait tiré sur les grévistes du Saint-Gothard, faisant quatre morts et de nombreux blessés.

De puissants tunneliers

Les techniques de forage, elles aussi, ont considérablement évolué. Les mineurs du Fernen sont en effet les seuls à devoir utiliser des explosifs pour creuser.

Sur les autres chantiers du Lötschberg comme sur ceux du nouveau tunnel du Gothard, on utilise de gigantesques tunneliers qui creuse la montagne à raison de 18 mètres par jour en moyenne. Des tapis roulants évacuent la roche. Enfin, des systèmes d’aération et de refroidissement permettent d’assainir l’air des tunnels.

«Mais creuser la montagne reste un métier éprouvant», constate Jeanny Morard. Du reste, peu de Suisses ne s’y risquent. La plupart des mineurs viennent d’Italie, d’Allemagne, d’Autriche ou de France.

swissinfo/Frédéric Burnand

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