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L’e-syndicalisme prend son essor en Suisse

Licenciés en bloc, les employés du fournisseur d'accès à l'Internet World Online viennent de conclure un plan social avec la direction. Dans un secteur où les Conventions collectives de travail ont été oubliées, cet accord pourrait servir d'exemple pour les prochaines faillites de la net-économie.

Pris dans l’euphorie de la période de lancement, la plupart des employés des start-up n’ont pas songé un seul instant qu’un jour ils pourraient être licenciés. Ils se souciaient plus du montant de leurs stocks options que d’une adhésion à un syndicat ou d’un contrat mentionnant un plan social en cas de faillite.

Les collaborateurs de World Online ont failli faire les frais de cette négligence. Après être passée sous le contrôle de l’italien Tiscali, en décembre dernier, la société a mis à la porte ses 58 employés en Suisse. Dans un premier temps, aucun dédommagement n’était prévu.

Ce n’est que suite à un préavis de grève et à de dures négociations qu’un accord pour un plan social a été trouvé, mercredi soir, entre la direction de Tiscali, le Comité du personnel et le Syndicat interprofessionnel des travailleuses et travailleurs (SIT).

L’accord concerne une quarantaine d’employés à Lausanne et Genève, mais le management et la direction en sont exclus. «Le Comité a choisi de favoriser les emplois précaires, avec un ou deux mois seulement de congé en cas de licenciement», précise le SIT. Ces employés toucheront une indemnité équivalente à un mois de salaire mensuel, ce qui leur permettra de «combler le trou du chômage».

Quant aux techniciens dont le congé est de trois mois, ils travailleront deux mois au maximum et seront payés pour le troisième, même s’ils retrouvent du travail avant. «Compte tenu des circonstances, le résultat est bon», estime le SIT.

L’importante mobilisation des employés de World Online en Suisse ainsi que la coordination de la lutte avec le personnel belge et français ont permis de faire plier la direction de Tiscali à Milan. Les salariés belges ont également obtenu un accord il y a dix jours après avoir entamé une cyber-grève.

Dans la nouvelle économie, les Conventions collectives de travail sont inexistantes. Les collaborateurs des sociétés Internet, qui croyaient faire fortune rapidement et prendre leur retraite à quarante ans, se retrouvent aujourd’hui confrontés à la dure réalité économique.

Aux Etats-Unis, l’an dernier, la net-économie a officiellement supprimé plus de 41 000 postes de travail. Mais depuis janvier, les licenciements se sont accélérés. AOL, Amazon.com, DoubleClick, la liste des entreprises qui dégraissent s’allonge tous les jours, et ce dans tous les segments.

Les employés de la nouvelle économie sont en train de prendre conscience de la nécessité de mettre en place des garde-fous. Après l’e-business, c’est l’heure de l’e-syndicalisme.

Luigino Canal

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