La justice règle le conflit chez Sabena
Vendredi, le président de la Sabena, filiale à 49,5% de Swissair, a obtenu du juge des référés qu'il ordonne l'arrêt immédiat de toutes les actions qui entravent la bonne marche de la compagnie. Cette démarche est intervenue alors que les pilotes se croisaient les bras pour la deuxième journée consécutive.
Jeudi, une grève annoncée depuis plusieurs jours avait obligé la compagnie belge à annuler 34% de ses vols. Vendredi, l’action s’est durcie: c’est l’ensemble du trafic qui a été interrompu. Le conflit tourne autour des mesures que souhaite prendre Christoph Müller, patron de la Sabena.
1600 emplois menacés
Convaincu qu’il n’y a pas d’alternative pour sauver l’entreprise qui souffre d’un déficit chronique, le dirigeant a annoncé un plan de relance qui passe par une réduction des coûts, la suppression de 1600 emplois, et par la vente d’actifs. Christoph Müller veut notamment supprimer 222 postes parmi les 800 pilotes et augmenter leur productivité de 10%.
Conformément à la «loi Renault», qui oblige à la concertation, les pilotes ont fait une contre-proposition: la réduction de leur temps de travail -et de leur salaire- en échange du maintien des effectifs.
Dialogue de sourds
Mais la concertation a tourné au dialogue de sourds. Alors qu’ils avaient manié l’arme de la grève avec beaucoup de parcimonie au plus fort de la crise avec Swissair, les pilotes ont renoué avec la confrontation.
Christoph Müller n’a pas hésité: il a réclamé 4000 francs suisses d’astreinte pour toute action qui empêcherait un avion de voler. Mais, désireux de sortir de l’ornière, il a également demandé au ministre belge de l’Emploi qu’il fasse intervenir un conciliateur social.
Alain Franco, Bruxelles
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