Le lifting des statistiques du chômage
L'Allocation d'initiation au travail permet de placer des sans-emploi dans des entreprises.
L’assurance chômage fédérale finance durant 6 mois 50% du salaire du nouvel l’employé. Qui disparaît des statistiques du chômage.
En matière de chômage, la politique de la Confédération a le mérite d’être claire. Elle vise, avant tout, à la réinsertion des personnes qui n’ont pas d’emploi.
Cette politique repose sur l’action des Offices régionaux de placement (ORP). Qui sont chargés de contrôler, de conseiller mais aussi d’orienter les personnes à la recherche d’un travail.
Une mission d’autant plus importante, que le cahier des charges des ORP comporte aussi des obligations. Notamment, celle de diminuer la durée du temps de chômage pour alléger les charges du fond de placement de l’assurance chômage.
Des subventions sous contrôle
Les ORP sont directement gérés par les cantons. Mais Berne veille au grain.
Ainsi, pour inciter les antennes régionales à remplir leurs objectifs, la Confédération a instauré un mode de financement qui tient compte des performances enregistrées par les cantons.
Berne verse sans condition les 80% des subventions fédérales destinée aux ORP. Mais elle lie les 20% qui restent aux résultats obtenus. Et sa grille d’évaluation privilégie notamment la rapidité de réinsertion des chômeurs.
Les ORP ont donc tout intérêt à utiliser l’allocation d’initiation au travail – l’une des mesures actives prévues par la Confédération – pour se débarrasser rapidement de leurs chômeurs.
Cet outil, permet aux ORP de placer des sans-emploi au sein des entreprises pour leur assurer une formation et ainsi de meilleures chances de réinsertion dans le monde du travail.
La loi prévoit une prise en charge dégressive du salaire de la personne ainsi placée. Au final, l’assurance chômage fédérale finance 50% de son salaire durant 6 mois.
Et, à en croire les PME interrogées, il n’est pas rare que les ORP accordent plusieurs périodes d’allocation d’initiation au travail pour la même personne.
Autrement dit, plus de 6 mois de réinsertion qui sont financés à parts égales par l’entreprise et l’assurance chômage.
Un contrat à durée indéterminée
Les entreprises qui participent à ce type de mesure sont tenues d’établir un plan de formation, d’assurer le suivi de leur nouvelle recrue et de transmettre de bilans intermédiaires aux ORP.
Mais, elles doivent, avant tout, accorder un contrat de travail d’une durée indéterminé aux personnes qu’elles prennent en charge. Sans pour autant s’engager à leur assurer une poste de travail après la période fixée par la mesure de réinsertion.
En d’autres termes, les chômeurs ainsi placés par les ORP acquièrent un statut de salarié à part entière. Ils quittent alors les statistiques du chômage pour s’inscrire dans celles des simples demandeurs d’emploi.
Et cela, sans pour autant avoir la garantie de pouvoir garder un poste de travail après leur période de formation.
swissinfo/Vanda Janka
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