Les fonctionnaires vaudois mettent leurs autorités sous pression
Malgré un front syndical divisé, environ 8000 fonctionnaires vaudois ont manifesté, jeudi, contre le nouveau statut de la fonction publique. Une relative réussite qui constitue un nouveau défi pour les autorités.
Malgré un front syndical divisé, environ 8000 fonctionnaires vaudois ont manifesté, jeudi, contre le nouveau statut de la fonction publique. Une relative réussite qui constitue un nouveau défi pour les autorités.
En Suisse, la fébrilité syndicale fait partie du paysage social et politique. Elle s’y insère d’autant mieux qu’elle répond au cycle restructuration – fusion, qui met les salariés des entreprises sous pression. L’heure est, plus que jamais, à la globalisation. Et le service public, déjà lourdement frappé par la crise économique, n’échappe pas à cette tendance.
Après Neuchâtel, Berne, ou Zurich, la contestation s’est également développée dans le canton de Vaud. Les premières manifestations contre le programme Orchidée avaient jeté dans les rues des milliers de personnes opposées à un nouveau statut du fonctionnaire. Et, contrairement au débrayage de jeudi, la première grève de la fonction publique vaudoise s’était déroulée, en 1998, sous une bannière syndicale unitaire.
Les choses ont vite changé dans le mouvement syndical de la fonction publique, traversé par des divergences idéologiques. Derrière la grève menée par les syndicats se profilent deux enjeux majeurs. L’un, interne au mouvement syndical de la fonction publique vaudoise, met en concurrence la frange militante de la contestation, le Syndicat des services publics (SSP) et le syndicat Solidaires-unitaires-démocratiques (SUD) face à la Fédération des sociétés de fonctionnaires. La FSF n’a pas participé au débrayage, à la suite d’un accord avec le Conseil d’Etat vaudois.
En revanche, le SSP et SUD s’opposent au démantèlement et à l’introduction du salaire au mérite. Et c’est là le deuxième enjeu de la grève de jeudi. Un succès en terme de mobilisation ne peut qu’encourager les syndicats à maintenir la pression. Afin de ramener le Conseil d’Etat vaudois à la table des négociations pour revoir sa copie.
Jugurtha Aït-Ahmed
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