Les Suisses pourraient travailler moins : à eux de décider
Les deux initiatives populaires de l'Union syndicale suisse et du Parti socialiste ont formellement abouti ce mardi. Le peuple suisse devra se prononcer sur l'introduction de la semaine de travail à 36 heures et sur l'impôt sur les gains en capital.
Les deux initiatives populaires de l’Union syndicale suisse et du Parti socialiste ont formellement abouti ce mardi. Le peuple suisse devra se prononcer sur l’introduction de la semaine de travail à 36 heures et sur l’impôt sur les gains en capital.
Ainsi donc, l’Union syndicale suisse (USS) et le Parti socialiste suisse (PSS) ont réussi à réunir le nombre requis de signatures pour faire passer la rampe à leurs initiatives. Quitte à utiliser des moyens inédits dans le milieu syndical. L’été dernier, la gauche n’a pas hésité à recourir à des étudiants pour récolter, durant les vacances scolaires et universitaires, des paraphes en faveur, notamment, de l’initiative pour la réduction du temps de travail. Ces «recrues», rémunérées 50 francs de l’heure, ont donc joint leurs forces à celle des militants syndicaux.
Le résultat de cette opération est en tout cas éloquent. Puisque, mardi, la Chancellerie fédérale a validé officiellement les deux initiatives lancées par l’USS et le PSS. Concrètement, les services administratifs ont constaté que 108 296 des 109 492 signatures recueillies par l’initiative «Pour une durée du travail réduite» sont valables. Ils ont également validé 107 407 des 108 137 signatures récoltées par le texte «Pour un impôt sur les gains en capital».
Ces deux textes vont alimenter les débats ces prochains mois. En tout cas, jusqu’au vote populaire. Car désormais, il revient au peuple de trancher. D’abord sur l’initiative en faveur de la réduction du temps de travail, dont le but ultime vise à réduire le chômage en Suisse. Cette initiative propose de diminuer progressivement sur une période de sept ans l’horaire jusqu’à la semaine de 36 heures. Cette moyenne devrait être respectée sur l’année, mais les employeurs pourraient exiger jusqu’à 48 heures de travail les semaines chargées. La limite de 100 heures supplémentaires par an ne pourrait être dépassée. Jusqu’à 7200 francs par mois, les salaires ne seraient pas réduits.
Le peuple suisse devra également se prononcer sur l’introduction d’un impôt destiné à taxer entre 20 et 25 pour cent les gains en capital des personnes privées. Les bénéfices inférieurs à 5000 francs seraient exonérés. Et selon l’USS, l’impôt devrait rapporter un milliard de francs par année.
Ces deux textes font partie du bouquet de cinq initiatives lancées par l’USS. Deux avaient déjà été déposées précédemment. Il s’agit de l’initiative-santé et de celle en faveur de la création de places d’apprentissage. Une autre, pour un revenu assuré en cas de maladie, a été retirée, faute d’un nombre suffisant de paraphes.
Jugurtha Aït-Ahmed
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