Six semaines de grève pour une convention collective

La filiale allemande de Selecta vient d'être secouée par une très longue grève. Un débrayage qui s'est terminé par des augmentations de salaires et la promesse d'une convention collective. Mais la succursale de Hilzingen-Singen - qui est à l'origine du mouvement - va être fermée.

En Allemagne, Selecta emploie 700 salariés. Ils entretiennent et approvisionnent les distributeurs automatiques de sandwichs, boissons chaudes ou froides. A ce jour, les conditions de travail et les salaires des employés sont restés définis par des contrats individuels.

Mais, le 16 février, le syndicat alimentation loisirs et restauration de la confédération des syndicats allemands entamera avec la direction de l’entreprise des négociations pour l’élaboration d’une convention collective applicable à l’ensemble des salariés.

Tous profitent, en fait, de la grève menée durant six semaines par les salariés de la succursale Selecta d’Hilzingen-Singen, dans la région du lac de Constance, des boulangers pour la plupart. Selecta avait dénoncé la convention en vigueur dans cette entreprise, dont les employés n’ont pas perçu un seul pfennig d’augmentation depuis 1996.

Entamée le 4 décembre 2000, la lutte s’est achevée le 22 janvier. Les salariés ont touché une prime de 320 francs payée fin janvier. Et ils seront augmenté de 3% à compter du 1er mars. Une augmentation dont profiteront également tous les employés du groupe.

Mais, comme l’avait déjà annoncé la direction de Selecta pendant le conflit, la succursale d’Hilzingen-Singen sera définitivement fermée le 13 juin. Les salariés grévistes bénéficieront d’un préavis de licenciement jusqu’en septembre, puis d’un plan social.

Après la grève plus aucun d’entre eux ne veut de toute façon continuer à travailler pour Selecta. Ils accusent leur employeur d’utiliser des méthodes dignes, selon eux, du «capitalisme primitif».

Michel Verrier