La droite boit la tasse aux régionales françaises
Marqué par un taux d’abstention record, le premier tour des élections régionales françaises se solde ce week-end par un cinglant revers pour la droite du président Nicolas Sarkozy. L’opposition socialiste et écologiste devrait remporter largement le scrutin au second tour dimanche prochain.
Le Parti socialiste recueille 29,1 à 30% des voix, contre 26,7% à 27,3% pour l’UMP, parti de la droite présidentielle. Au second tour, le PS pourra compter sur les suffrages des écologistes (12,3 à 13,1%) et de la gauche radicale (autour de 6%), face à une droite sans réserve de voix.
La gauche, qui depuis 2004 dirige 24 des 26 régions françaises (outre-mer compris), espère ainsi être en mesure de réaliser le «grand chelem» et de gagner dans les seules régions qui lui échappent encore – la Corse et l’Alsace -, moyen pour elle de regagner en crédibilité face à une droite victime de l’impopularité de Nicolas Sarkozy.
«Les Français disent (à la majorité): nous ne voulons plus de cette politique injuste et inefficace, nous ne voulons plus de cette politique qui casse ce que la France aime le plus en elle : son modèle social, l’égalité la fraternité», a déclaré la patronne du PS Martine Aubry.
Ce premier tour révèle également une nette remontée du parti d’extrême droite du Front national, qui réalise un score supérieur à 10%, bien au-dessus des résultats obtenus aux dernières consultations législatives et européenne.
Le parti centriste du Mouvement démocrate (Modem) de François Bayrou, qui fut le troisième homme à la présidentielle de 2007, n’obtient quant à lui que 3,4 à 4% des suffrages.
Ce scrutin, au cours duquel 44,2 millions d’électeurs doivent élire les conseillers qui composeront les assemblées des régions, a aussi été marqué par une abstention record, supérieure à 52%. Au premier tour des dernières régionales en 2004, elle avait été de 39,16%.
Il s’agit des dernières élections intermédiaires avant la présidentielle de 2012. Nicolas Sarkozy a répété que ces élections étaient régionales et qu’elles ne pouvaient avoir de conséquences nationales. Il a d’avance écarté cette semaine tout remaniement ministériel d’importance. Mais le chef de l’Etat, qui enregistre près de 60% d’opinions négatives selon les derniers baromètres d’opinion, a dit qu’il écouterait le message des électeurs.
swissinfo.ch et les agences
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