
Affaire Bellasi: Peter Regli retrouve son honneur et part à la retraite
Le chef des services secrets Peter Regli a été réhabilité, jeudi, par Adolf Ogi. Mais le ministre suisse de la Défense a décidé d'ouvrir des enquêtes disciplinaires contre plusieurs fonctionnaires.
Le chef des services secrets Peter Regli a été réhabilité, jeudi, par Adolf Ogi. Mais le ministre suisse de la Défense a décidé d’ouvrir des enquêtes disciplinaires contre plusieurs fonctionnaires, dont Fred Schreier, chef du Service de renseignements stratégiques.
La logique a donc été respectée. Les différents rapports d’enquête sur l’affaire Bellasi et sur les relations de la Suisse avec l’Afrique du Sud, avaient blanchi Peter Regli. Adolf Ogi en a pris acte et officialisé, ce jeudi devant la presse, la réhabilitation de Peter Regli. L’honneur de l’ex-chef du Groupe des renseignements est sauf. Et en toute logique toujours, Peter Regli, âgé aujourd’hui de 55 ans, aurait pu retourner à son poste. Mais tel ne sera pas le cas.
Sans que l’on en connaisse les raisons profondes, Adolf Ogi, d’entente avec le Conseil fédéral, a préféré confier à Peter Regli de nouvelles tâches au sein de l’Etat-Major général. Dont celle d’assurer la transition au divisionnaire Martin von Orelli, qui occupera le poste de manière intérimaire. Se pliant aux décisions du chef du département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des Sports (DDPS), Peter Regli a néanmoins demandé à prendre sa retraite anticipée.
Le nouveau chef des services ne sera pas nommé avant février 2000, lorsque seront connues les conclusions du rapport de l’ancien secrétaire d’Etat Edouard Brunner sur la réforme des services de renseignements. L’heure est à la réflexion donc. Le Conseil fédéral doit analyser les différents rapports sur l’affaire Bellasi avant d’entamer un processus de réforme qui ne pourra avoir lieu que dans 18 mois, comme décidé par le Conseil fédéral. Adolf Ogi l’a redit. Le gouvernement a déjà décidé de mettre en place un coordinateur. Et il n’aura pas, pour l’instant, rang de secrétaire d’Etat, malgré les demandes de la délégation des commissions de gestion du Parlement.
Comme préconisé par le responsable de l’enquête administrative Max Widmer, Adolf Ogi a décidé d’ouvrir des enquêtes disciplinaires contre le chef du Service de renseignements stratégiques Fred Schreier, le chef du Service des visites du protocole militaire Armin Balzer, ainsi que cinq autres fonctionnaires de l’Etat-major qui ont signé des mandats d’encaissement dans l’affaire Bellasi. Max Widmer estime que M. Schreier a commis une négligence grave en signant, entre mars 1994 et mai 1998, 69 mandats pour des avances correspondant à plus de 4 millions de francs. Le juriste reproche à Armin Balzer d’avoir accepté des cadeaux de plus de 20 000 francs de la part de Dino Bellasi.
Jugurtha Aït-Ahmed

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