Le sommet du G8 s’achève sur un maigre bilan

Les «Huit» se sont solennellement engagés à accroître leur aide au tiers monde, mais se sont quittés sur un constat de désaccord sur le protocole de Kyoto. Le sommet s'est déroulé sur fond de violence. Les affrontements ont fait un mort, vendredi, des centaines de blessés et des millions de dollars de dégâts.
Les discussions auront été « franches et utiles ». Beaucoup de sujets délicats ont en outre été abordés pour la première fois. Mais les désaccords persistent sur des dossiers tout aussi importants que le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre. Un désaccord mentionné sur le document final du G8 de Gênes à la demande de la France. Le débat sur ce thème sera rouvert en 2003 lors d’une conférence mondiale sur le climat.
Petite avancée pour la santé
Concernant la dette des pays pauvres, le geste est plus maigre que prévu, la réduction du fardeau de 23 pays n’atteindra que de 53 milliards de dollars au lieu des 74 annoncés.
La seule avancée véritablement concrète est la création d’un fonds mondial pour la santé, mais là encore, la somme destinée à la recherche est de 1,2 milliard de dollars contre les 7 «minimum» souhaités par le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan
Le programme d’aide publique au développement, qui n’a jamais atteint les 0,7% du Produit Intérieur Brut, pourtant promis par les pays du G7 au sommet de Cologne, a fait son grand retour à l’ordre du jour des conversations officielles, mais sans qu’aucun des membres du G8 ne s’engage concrètement.
Prochain sommet dans l’Alberta
Il reste alors les manifestations, qui ont pris une large place dans l’actualité de ce sommet. La France estime qu’il sera nécessaire à l’avenir d’écouter de façon appropriée les ONG non violentes, cela va sans dire, alors que le Premier ministre belge Guy Verhofstadt, président en exercice de l’Union européenne, s’est contenté d’assimiler les manifestants à des casseurs, refusant de prendre en compte les revendications des ONG pacifiques.
Quoi qu’il en soit, ces organisations seront les invitées d’honneur du prochain sommet du G8 en juin 2002 au Canada, dans les rocheuses de l’Alberta. Un sommet qui se tiendra loin des grandes villes, de façon à éviter tout risque de dérapages comme ceux que personne n’aurait voulu constater à Gênes, où les dégâts se chiffrent à 20 millions de dollars, selon une première estimation.
Georges Michel, Gênes

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