
Procès des « chemises jaunes » reporté au mois de juillet
(Keystone-ATS) Le procès, qui devait débuter lundi, de dizaines de militants ultra-royalistes des « chemises jaunes » thaïlandaises a été reporté. Les accusés sont poursuivis pour leur rôle dans une série de manifestations en 2008, couronnées par le spectaculaire blocage des deux aéroports de Bangkok.
Nonante-six membres de l’Alliance du peuple pour la démocratie (PAD) étaient présents à l’ouverture de l’audience lundi matin, près de cinq ans après un mouvement viscéralement opposé à l’ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, dont des proches dirigeaient alors le gouvernement.
Mais certains accusés n’ayant pas d’avocats, le tribunal a décidé de reporter le procès au 29 juillet, a indiqué l’un des juges de la Cour criminelle de Bangkok. Selon l’un de leurs avocats, ils rejettent tous les chefs d’accusation liés à l’occupation des deux aéroports, du Parlement et du siège du gouvernement.
Certains leaders « jaunes », notamment le fondateur du mouvement et magnat de la presse thaïlandaise Sondhi Limthongkul, sont poursuivis pour « terrorisme » pour le blocage des aéroports.
Dommages à l’économie
Le trafic aérien avait été interrompu pendant neuf jours en novembre et décembre 2008 par ce mouvement, provoquant des dommages considérables à l’économie. Des centaines de milliers de passagers étaient restés bloqués à Bangkok.
Ce siège avait été le dernier coup de force des « jaunes », liés à d’énormes manifestations anti-Thaksin avant qu’il ne soit renversé par un coup d’Etat militaire en 2006 et qui ont ensuite fait chuter deux gouvernements dirigés par ses alliés.
Lenteur des procédures dénoncées
Les « chemises rouges » fidèles à Thaksin ont dénoncé la lenteur des procédures contre les « jaunes », alors que de nombreux « rouges » poursuivis pour terrorisme avaient été rapidement emprisonnés après leurs manifestations du printemps 2010.
Jusqu’à 100’000 « rouges » avaient alors occupé le centre de Bangkok pour réclamer la démission du gouvernement de l’époque, avant d’être délogés par l’armée. Cette crise avait fait plus de 90 morts et 1900 blessés. La soeur de Thaksin, Yingluck Shinawatra, a depuis pris la tête du gouvernement et la scène politique du royaume s’est calmée.
Mais la société reste profondément divisée entre anti et pro-Thaksin, entre élites de la capitale, représentées notamment par les « chemises jaunes », et couches rurales et urbaines défavorisées, défendues par leurs ennemis intimes les « chemises rouges ».