« Progrès » dans la résolution du différend entre Suisse et Libye
(Keystone-ATS) Madrid – La conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey discuté à Madrid avec son homologue espagnol Miguel Angel Moratinos du différend entre la Suisse et la Libye. Les deux ministres devaient être rejoints plus tard par le chef de la diplomatie libyenne Moussa Koussa.
Cette rencontre, organisée sous l’égide de la présidence espagnole de l’UE, intervient au lendemain de discussions tripartites entre l’Italie, Malte et la Libye. Le porte-parole du gouvernement libyen a lui déclaré que Bruxelles devrait trouver un mécanisme « pour protéger ses intérêts mis à mal par les bêtises d’un petit pays », en allusion à la Suisse.
La Libye a qualifié de « bassesse politique » la « liste noire » de personnalités libyennes interdites d’entrée en Suisse. Critique formulée sur fond de crise diplomatique depuis l’arrestation en 2008 à Genève de Hannibal Kadhafi, fils du numéro un libyen.
Selon la presse libyenne, 188 personnalités libyennes, parmi lesquelles figure le colonel Kadhafi et sa famille, figurent sur la « liste noire » suisse. Le porte-parole libyen a dénoncé cette liste « où figure le nom d’un enfant de moins de trois ans (fils de Hannibal Kadhafi) », en parlant de « crime ».
Le Département fédéral des affaires étrangères a rappelé que cette mesure sur les visas a été prise après le kidnapping et la détention dans un endroit secret des deux otages suisses par les autorités libyennes l’automne dernier.
Selon un porte-parole du gouvernement libyen, Berne « peut mettre fin à la crise en appliquant l’accord signé à Tripoli par le président suisse et qui a été rejeté par le canton de Genève. (L’accord) porte sur des excuses, l’indemnisation et le jugement » des responsables de l’arrestation du fils de M. Kadhafi.
A la demande de la Suisse, 270 demandes de visas Schengen ont été refusées en 2009 à des Libyens sur 30’000 présentées. Tripoli a répliqué en suspendant l’octroi de visas d’entrée à « tous les citoyens de l’espace Schengen ».
Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini avait indiqué que Berne et Tripoli étaient disposées à mettre un terme à leur contentieux.