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Quand les Alpes étaient une mer tropicale

Lorsque les Alpes étaient sous la mer, la Suisse ressemblait à un coin d'océan Pacifique. Université de Zurich

Trouver des fossiles marins au sommet des montagnes n'a rien d'étonnant. Il y a 200 millions d'années, la presque totalité de l'Europe était sous l'eau.

Les Alpes n’existaient pas encore et il faisait apparemment nettement plus chaud qu’aujourd’hui.

Un voyageur temporel qui serait capable de survoler la Terre à l’époque où apparurent les premiers dinosaures y perdrait son latin. Aucun des continents que nous connaissons n’existe alors dans sa forme actuelle.

L’Afrique, les Amériques, l’Inde, l’Arabie, l’Australie et l’Antarctique ne forment qu’un seul et unique bloc de terre émergée, que les géologues ont baptisé Gondwana.

A la place de l’Europe s’étend une vaste mer tropicale, parsemée ici et là d’îles sans relief, recouvertes de sable fin. De loin en loin, un volcan en activité crache sa lave et ses cendres.

Choc de titans

Au fil des millénaires, des sédiments s’entassent au fond de la mer. Une couche qui s’épaissit d’un à dix centimètres tous les mille ans et qui formera la matière première des futures montagnes.

Car inexorablement, les plaques continentales dérivent, au rythme de quelques centimètres par année.

Lorsque le nord de l’Afrique rencontre le sud de l’Europe, ce choc des titans soulève le fond de la mer et plisse l’écorce terrestre sur des centaines de kilomètres.

Les Alpes sont en train de naître, emprisonnant dans leurs plis les fossiles de Davos et du Monte San Giorgio, mais également les gisements de sel de Bex, dans le canton de Vaud.

Ecorce en mouvement

C’était il y a 25 millions d’années. Dans leur jeunesse, les Alpes étaient certainement plus majestueuses qu’aujourd’hui, avec des sommets culminant à huit, dix, ou peut-être douze mille mètres.

L’érosion et les glaciations successives se chargeront de les «raboter» à leur taille actuelle.

Aujourd’hui universellement admise, la théorie dite de la tectonique des plaques, n’en est pas moins très récente.

Pressentie dès 1912 par le météorologue allemand Alfred Wengener, elle n’a été vraiment confirmée que dans les années soixante.

Depuis lors, les géologues savent que l’écorce terrestre est fractionnée en plaques (de 70 à 150 kilomètres d’épaisseur) qui glissent lentement sur la masse visqueuse des couches inférieures.

Et les projections que l’on peut faire de leurs mouvements futurs indiquent qu’un voyageur temporel capable de sauter en avant de 200 millions d’années ne reconnaîtrait pas davantage sa planète.

swissinfo/Marc-André Miserez

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