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L’avenir est dans la miniaturisation

Les nanotechnologies pourraient contribuer à prévoir les avalanches. Keystone

Mettre les nanotechnologies au service de la santé, de la sécurité et de l'environnement, par exemple pour prévoir les avalanches: c'est la vocation du programme national «Nano-Tera».

120 millions de francs seront investis en quatre ans pour placer la Suisse à la pointe de l’ingénierie via les nanotechnologies, en dynamisant la recherche dans les hautes écoles.

Après la biologie systémique, la Suisse veut développer la miniaturisation des capteurs et des composants au travers des nanotechnologies et de la microtechnique.

Ces sciences impliquent un travail à une échelle infinitésimale: un nanomètre (nm) équivaut à un millionième de millimètre. Autant dire que l’on est très en-dessous de l’échelle du cheveu, qui fait déjà environ 80’000 nm.

L’ambition de Nano-Tera.ch, présenté lundi à Berne, est donc de créer des instruments toujours plus petits permettant de traiter un nombre croissant de données.

La Suisse bien placée

«La Suisse est bien placée car elle est à la pointe des nouvelles technologies», a indiqué Giovanni De Micheli, du programme Nano-Tera.

L’idée est d’appliquer ces recherches à trois domaines majeurs que sont la santé, la sécurité et l’environnement, a expliqué de son côté Christofer Hierold, professeur à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ).

Il s’agit d’une part d’améliorer la qualité de la vie des Suisses et, de l’autre, de créer des produits innovants permettant d’ouvrir de nouveaux marchés à l’économie.

Ces technologies sont encore jeunes mais appelées à considérablement se développer ces prochaines années, a ajouté le président l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) Patrick Aebischer. «Avec cet ambitieux programme, la Suisse veut donc anticiper les produits de demain.»

Ces technologies permettent par exemple à des médecins de suivre à distance le rythme cardiaque d’un athlète ou d’un patient via ses vêtements.

Une tâche ardue

Il existe déjà un certain nombre d’applications, mais développer des systèmes entiers est une autre affaire, selon Boi Falting, responsable du laboratoire d’intelligence artificielle de l’EPFL.

«Nous allons construire des quantités d’instruments qui vont générer des quantités de données, explique-t-il à swissinfo. Le défi consistera à gérer ces systèmes et à les rendre fiables.»

Dans le domaine de l’environnement, ces instruments permettront par exemple aux spécialistes de détecter de nouveaux phénomènes, comme la façon dont la pollution affecte la population ou la détection de pandémies comme la grippe aviaire.

Mais certains craignent que ces systèmes de monitoring ne menacent la vie privée des personnes. Boi Falting ne le nie pas, mais ajoute que le problème peut être surmonté.

«Certaines nouvelles technologies permettent de traiter des données sans révéler leur source. Le but n’étant pas d’identifier des individus, mais de répondre à des questions générales.»

Redynamiser l’ingénierie

Cent vingt millions de francs seront investis ces quatre prochaines années dans ce projet, basé à l’EPFL. Il s’agit de redynamiser le secteur de l’ingénierie, surtout dans les universités.

Giovanni De Micheli précise que les pays occidentaux doivent revoir leur approche s’ils veulent rivaliser avec l’Asie et attirer à nouveau les meilleurs étudiants. «Nous voulons montrer que l’ingénierie permet de répondre aux besoins de la société.»

Nano-Tera.ch est soutenu par les deux Ecoles polytechniques fédérales, les Universités de Bâle, de Neuchâtel et de la Suisse italienne ainsi que le Centre suisse d’électronique et de microtechnique à Neuchâtel. Lancé lundi aux chercheurs, l’appel à propositions s’étend jusqu’au 1er mai prochain.

swissinfo

Le projet Nano-Tera coûtera dans les 120 millions de francs pour les quatre prochaines années.

40 millions proviennent des deux Ecoles polytechniques fédérales et 20 de la Conférence universitaire suisse (CUS).

Les 60 millions restants seront versés par les institutions participant au projet: les universités de Neuchâtel, de Bâle et de la Suisse italienne ainsi que le Centre suisse d’électronique et de microtechnique.

Il s’agit aussi d’attirer l’intêt des entreprises.

Détection en temps réel de divers risques et états de santé.

Détection de dangers dans des immeubles ou périmètres.

Economies d’énergie avec des systèmes éteignant la lumière ou la TV lorsqu’on quitte une pièce.

Détection de catastrophes naturelles comme les inondations ou les avalanches.

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