La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935

Dopage par l´EPO: nouvel examen du test de dépistage à Lausanne

«Il n'est pas question de mettre en péril l'honneur des athlètes. Le CIO ne cèdera à aucune pression». Keystone

Ce test, qui n´avait pu être validé en juin avant le Tour de France, va faire l´objet d´un nouvel examen par les autorités sportives et scientifiques lundi et mardi à Lausanne. Le temps presse: les JO de Sydney débutent dans moins de 50 jours.

Le Comité international olympique (CIO) et des experts indépendants doivent étudier l’état des travaux des méthodes de détection mises au points par deux laboratoires, un français et un australien.

Six membres de la sous-commission «dopage et biochimie» du CIO passeront en revue avec sept experts externes les caractéristiques des méthodes française, qui a mené ses travaux à partir de l’analyse des urines, et australienne, à partir de celle du sang.

Ces deux équipes de chercheurs du laboratoire national français de Chatenay-Malabry, dirigé par le Pr Jacques de Ceaurriz, et de l’Institut australien des sports de Canberra, dirigé par John Boultbee, travaillent en collaboration depuis un an sur la détection de l’érithropoiëtine (EPO) exogène.

Alors que seule la méthode française avait été examinée en juin par l’Union cycliste internationale (UCI) en vue d’une utilisation éventuelle lors du Tour de France, le CIO a décidé de s’appuyer sur les deux méthodes qui sont considérées comme complémentaires. «Le choix ne se situe pas entre une méthode ou l’autre, a-t-on précisé au ministère français de la Jeunesse et des Sports, car les deux méthodes sont complémentaires. L’utilisation conjuguée des deux méthodes réduit pratiquement à néant les possibilités d’erreur».

«La méthode australienne permet une détection plus rapide et sur un plus grand nombre d’échantillons que la nôtre mais elle ne donne pas de preuve irréfutable, avait expliqué en mars dernier le Pr de Ceaurriz. Notre méthode est plus lourde, plus longue, et permet de traiter un nombre nettement inférieur d’échantillons, mais elle fait la preuve de prise exogène d’EPO».

L’EPO est une hormone qui stimule la production de globules rouges. Secrétée naturellement, elle est aussi fabriquée par génie génétique afin de soigner des maladies rénales et certains types d’anémie. Sa forme synthétique est utilisée comme produit dopant dans les sports d’endurance car elle favorise l’oxygénation du sang.

Le Dr Patrick Schamasch, directeur de la commission médicale du CIO, a précisé que la réunion de Lausanne ne constituait pas la dernière chance de définir un test efficace, mais qu’il s’agissait de la dernière possibilité de mise en place d’un test EPO aux Jeux de Sydney. «Il n’est pas question de bâcler le test pour qu’il soit opérationnel aux Jeux et de mettre en péril l’honneur des athlètes. Le CIO ne cèdera à aucune pression».

La réunion de Lausanne est la première des deux étapes par lesquelles ces tests de dépistage doivent passer pour être validés pour les Jeux olympiques, la seconde étant un examen juridique.

swissinfo avec les agences





Les plus appréciés

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision