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En 2040, une Suisse plus vieille et plus urbaine

En marche vers les villes. Voilà la situation démographique suisse à l'horizon 2040. swissinfo.ch

Malgré une augmentation de la population de 2% seulement, davantage de personnes vivront dans les agglomérations suisses en 2040.

Ce sont du moins les résultats d’une étude de l’Office fédéral de la statistique sur le développement de la population des cantons et des principales régions du pays.

La population de la Suisse augmentera d´environ 2% d´ici à 2040. Elle croîtra jusqu´en 2026 pour atteindre 7,556 millions de personnes avant de diminuer et de s´établir à 7,431 millions, selon les chiffres publiés vendredi par l´Office fédéral de la statistique (OFS).

La proportion des personnes de 65 ans et plus passera de moins de 16% aujourd’hui, à environ 25% en 2040. Quant à la proportion d´étrangers, elle restera importante: 20% de la population environ.

Selon ce scénario, ces prochaines décennies seront marquées par une concentration de la population dans les environs des grandes agglomérations et par un dépeuplement des régions périphériques.

Les flux migratoires resteront favorables aux régions – et donc à certains cantons – proches des grandes villes.

«Nous avons constaté que depuis 20 ans, les villes et les régions qui les entourent attirent une proportion croissante de la population, raison pour laquelle elles devraient croître plus rapidement que le reste du pays», explique Stéphane Cotter, de la section démographie et migration de l’OFS.

Voici donc le portrait de la Suisse du futur tel que le brosse l’OFS, sur la base de la fécondité, de la mortalité et des flux migratoires, analysés depuis quelques décennies.

Différences cantonales

Pour la première fois cette année, l´OFS s´est penché sur les détails de ces tendances, à l´aune des cantons et des régions. Constatation frappante: l´évolution ne sera absolument pas analogue d´une région à l´autre.

Schwyz verra ainsi affluer les habitants d´autres cantons et sa population devrait augmenter de plus de 23%. Fribourg et Zoug connaîtront une évolution similaire avec une hausse de quelque 22%.

A l´inverse, la population de Bâle-Ville devrait diminuer de 20%, celle de Glaris de près de 18% et celle d´Uri d´environ 15%. «Nous avons déjà remarqué que beaucoup de monde quitte le canton d’Uri, parce qu’on y trouve de moins en moins de places de travail», constate encore Stéphane Cotter.

Selon l’OFS, ce recul proviendra du faible nombre de naissances et de la hausse des décès, consécutive à l’âge élevé qu’aura atteint la génération du baby-boom.

Zurich et Berne resteront pour leur part les cantons les plus peuplés. Mais alors que le premier verra sa population augmenter de 9%, celle du second diminuera de près de 12%.

Vieillissement

Le vieillissement frappera lui aussi de façon très différenciée les diverses régions. A Nidwald, la proportion de personnes de 65 ans ou plus passera ainsi de 13% à plus de 28% en 2040.

Mais le record reviendra à Uri, où cette proportion passera de 16% à 31%. Les cantons périphériques verront en effet une partie de leur population rejoindre d´autres cantons et leur taux de fécondité baisser.

Le canton qui possédera le pourcentage le plus bas de retraités sera Genève (20%). Le canton du bout du lac profitera en effet de l´arrivée de nombreux jeunes ressortissants étrangers. D´une manière générale, ces migrations permettront aux cantons urbains de limiter le vieillissement de leur population.

Etrangers

Concernant la proportion étrangère, des hausses se dessinent dans certains cantons alors que la stabilité prévaudra ailleurs.

«Dans les années à venir, des étrangers viendront toujours en Suisse, mais dans une proportion plus faible que par le passé. Parce que la Suisse a perdu de son attractivité par rapport à d’autres pays», précise Stéphane Cotter.

A Bâle-Ville, les étrangers devraient représenter 34% de la population en 2040, contre 28% actuellement.

A l´inverse, Genève, qui connaît aujourd´hui la plus forte proportion d´étrangers, verra celle-ci baisser vraisemblablement de 38% à 33%. La hausse des naturalisations et la baisse de l´immigration contribueront à ce recul, toujours d’après l´OFS.

Défis de taille

Ces différentes évolutions pour les 40 prochaines années représentent des défis de taille pour les cantons, souligne l´OFS. La hausse importante du nombre de personnes âgées et la diminution de celui des jeunes auront des conséquences sur les domaines de l´éducation, de la santé, du travail, de la sécurité sociale et du logement.

Là où la population étrangère augmentera, il sera nécessaire de traiter les questions d´intégration en adaptant, par exemple, le système scolaire. Quant aux cantons périphériques qui devraient voir leur population diminuer, ils se doivent d´élaborer des stratégies pour conserver leurs habitants ou pour en attirer de nouveaux, poursuit l´OFS.

Celui-ci table en effet sur une concentration de la population dans les environs des grandes agglomérations et un dépeuplement des régions périphériques.

Pour ces dernières, cette baisse inexorable s´explique par le fait que les gens iront habiter ailleurs, mais aussi par une baisse du nombre de naissances. Une diminution accentuée par l´effondrement récent de la fécondité dans les régions rurales.

swissinfo avec les agences

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