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La Suisse pourra enfin sauver sa mémoire écrite

Ces installations de désacidification permettront de traiter jusqu’à 120 tonnes de papier par an. Keystone

La plupart des documents conservés à la Bibliothèque nationale et aux Archives fédérales sont menacés. Pour les sauver, la Suisse a investi dans des installations ultramodernes de désacidification inaugurées vendredi à Wimmis près de Berne.

L’inauguration de ce centre intéresse au plus haut point les archivistes et les bibliothécaires de Suisse mais aussi de l’étranger. Et pour cause. Les installations de désacidification de Wimmis sont les plus importantes et les plus modernes du monde. Elles permettront de traiter jusqu’à 120 tonnes de papier par an.

Ce sont les Archives fédérales et la Bibliothèque nationale suisse qui, en tout premier lieu, bénéficieront de sa technologie. En effet, à elles seules, ces institutions utiliseront les deux tiers des capacités du centre de traitement. Le tiers restant sera mis à la disposition des archives et des bibliothèques – publiques et privées – de Suisse mais aussi des pays avoisinants.

Depuis une trentaine d’années, les conservateurs mettent en garde contre la dégradation acide des documents écrits, affirmant que la restauration traditionnelle ne permettra pas de venir à bout de la masse de papier à traiter. Les scientifiques sont donc venus à leur rescousse. Ils ont mis au point des installations permettant de soigner les livres et autres archives abîmés de manière industrielle.

Le procédé utilisé à Wimmis a été développé en Allemagne et complété par une technologie suisse. Il permet de traiter simultanément une importante quantité de documents en les imbibant d’une solution traitante.

La méthode rallonge la durée de vie du papier de plusieurs siècles et constitue le seul moyen de conserver les textes originaux. Elle concerne tout particulièrement les Archives fédérales et la Bibliothèque nationale suisse qui, à elles deux, abritent près de 3000 tonnes de documents acides.

En effet, 80 à 90 pour cent des fonds de ces vénérables institutions sont constitués de documents datant de la seconde moitié du 19ème siècle. «Dès cette période, la majeure partie du papier a été fabriquée à partir de bois, souligne Joël Aeby, conservateur, restaurateur aux Archives fédérales. Cette matière première a tendance à produire des acides qui brisent la chaîne moléculaire de la cellulose». Le papier se fait ainsi progressivement plus cassant avant de devenir définitivement friable.

Il y avait urgence à bloquer le processus de détérioration de mémoires écrites de la Suisse. Raison pour laquelle, en 1998, les Chambres fédérales ont approuvé un crédit de 13,5 millions de francs destiné à la construction d’une installation de désacidification industrielle. Un autre crédit de 10 millions de francs permet aux Archives fédérales et à la Bibliothèque nationale suisse d’utiliser librement le centre de traitement durant les cinq premières années de son exploitation.

Bien que propriété de la Confédération, les installations de désacidification du centre industriel de Wimmis sont gérées par une entreprise privée.

Vanda Janka

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