Le Salon de l’Auto souffle ses 100 bougies
Avec plus de 50 premières mondiales, Genève est pour 11 jours capitale de la planète automobile. Une édition du jubilé qui fait aussi honneur au passé.
Au moment d’ouvrir ce salon, le président de la Confédération Samuel Schmid a loué son histoire à succès.
Histoire de placer les enjeux à bon niveau, Samuel Schmid a plaidé pour une mobilité pensée intelligemment et le plus possible en respect avec les exigences environnementales. Le président a aussi estimé qu’une politique des transports bien menée ne dispense pas tout un chacun de se comporter de manière responsable.
Pour l’industrie automobile, Genève marque l’ouverture de la saison et constitue un baromètre important des tendances du marché. «Cette année, nous avons plus de 50 premières mondiales, ce qui est un nouveau record», se réjouit le directeur du Salon Rolf Studer.
Pas de morosité
«En me promenant à travers les halles, je ne sens aucun signe de morosité. Le marché est légèrement enrhumé, mais il n’est pas malade, poursuit Rolf Studer. En Europe, les ventes sont en léger repli, mais il y a les nouveaux marchés, la Chine, l’Inde et l’Asie du Sud-Est. Et là-bas, la demande explose».
Depuis le déménagement à Palexpo en 1982, la surface du Salon de Genève a doublé, pour atteindre 123’000 m2. Les grandes marques ont donc tout loisir de s’y étaler généreusement. Et pour cette édition de jubilé, elles n’exposent pas que des nouveautés, mais aussi des voitures anciennes et des prototypes du temps passé.
Comme chaque année, la tendance est aux moteurs de plus en plus puissants. Mais les constructeurs mettent également l’accent sur les intérieurs modulables, la qualité du design et le gain de confort. Ils consacrent aussi de plus en plus d’espace aux modes de propulsion alternatifs.
Question d’image
Il y a bien longtemps que le Salon de Genève n’est plus la foire de vente qu’il a été. Aujourd’hui, la manifestation est d’abord une exposition internationale où l’on vient marquer des points en termes d’image.
«Les constructeurs peuvent démontrer qu’ils ne se soucient pas uniquement de mobilité individuelle, mais qu’ils pensent aussi à la préservation des ressources naturelles», explique Claude F. Sage, président du Salon.
Cette année, l’industrie automobile allemande est particulièrement présente à Genève avec les premières mondiales de ses modèles vedette. Ceci sans égard pour la concurrence du Salon de Francfort, qui se tiendra en septembre prochain.
Terrain neutre
Comme la Suisse n’a pas d’industrie automobile, la branche la considère comme un terrain neutre. «Nous n’avons pas besoin de tenir compte de nos fabricants nationaux au moment d’attribuer les surfaces d’expositions. Et c’est notre grande chance», explique Rolf Studer.
Ainsi, à Genève, les stands sont répartis équitablement entre les constructeurs. Tandis qu’à Francfort ou à Paris, les Allemands ou les Français se réservent naturellement les meilleures places.
Voyage dans le passé
Depuis des décennies, le Salon de Genève et la plus grosse foire de Suisse. L’an dernier, il a attiré près de 730’000 visiteurs. Pour le 100e anniversaire, Claude F. Sage aurait voulu prolonger la manifestation de quelques jours, afin d’atteindre le million d’entrées, mais les exposants ont refusé pour des raisons de coûts.
Cette édition anniversaire est également l’occasion d’un voyage dans le passé. Ainsi, la Télévision Suisse Romande a conçu un stand qui présente douze véhicules historiques construits par des carrossiers suisses, présentés chacun dans un décor de son époque.
swissinfo, Andreas Keiser à Genève
Le Salon de l’auto de Genève se tient du 3 au 13 mars, sur 123’000 m2 de surface d’exposition.
Il attend plus de 720’000 visiteurs, dont 64% de Suisses (35% d’Alémaniques, 28% de Romands et 1% de Tessinois).
6000 journalistes du monde entier sont accrédités pour le Salon.
– Le Salon international de l’Automobile de Genève fête cette année son 100e anniversaire.
– En réalité, il ne s’agit que de la 75e édition, puisque la manifestation a été suspendue avant, pendant et après les deux Guerres mondiales.
– Genève est – avec Detroit – la seule des cinq grandes foires automobiles au monde à se tenir chaque année.
– Comme la Suisse n’a pas d’industrie automobile, les constructeurs qui viennent à Genève sont tous placés sur pied d’égalité. Ce qu’ils apprécient grandement.
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