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Paris découvre l’existence du Jura

Après 30 ans d'indifférence, le gouvernement français réalise l'importance de la coopération transfrontalière de part et d'autre du Doubs.

Avec la mort de la Communauté de travail du Jura est née la Conférence transjurassienne. En soi, rien de fracassant dans ce simple changement d’appellation. Mais, dans la réalité cette renaissance devrait signifier un brusque coup d’accélérateur à une série de dossiers importants.

Depuis près de 30 ans, les autorités politiques qui se regardent à travers le Doubs ont tissé des liens. Mieux même, elles ont décidé de coopérer sur toute une série de dossiers épineux qui concernent le statut des frontaliers, leurs impôts, les moyens de communication, l’amélioration des échanges économiques entre deux régions fondamentalement semblables, que ce soit par le tissu industriel ou par la mentalité.

Trop loin de Paris

Toutes ces démarches ont été prises très au sérieux par les partenaires helvétiques, y compris au niveau de la Confédération qui octroyait des aides aux cantons transfrontaliers sur divers projets franco-suisses. Côté français par contre, hormis la bonne volonté des élus locaux, Paris faisait la sourde oreille.

Il est vrai que, dans cette France très jacobine, les initiatives venues de régions éloignées de la capitale, qui plus est reflétant une collaboration entre Etats, n’étaient guère comprises et encore moins appréciées du landernau politique.

Aussi, durant plus de 20 ans, les ministères français, s’ils ne ménageaient pas leurs encouragements verbaux, ne déliaient pas les cordons de la bourse pour faire progresser les dossiers.

Fâchées d’être si peu entendues, les régions françaises membres de la CTJ avaient même suggéré à leurs homologues helvétiques la création d’un parlement transjurassien. Une séance constitutive avait eu lieu à Besançon. L’idée avait toutefois fait long feu, Paris ayant mis le holà.

Le réveil

Toutefois, la capitale de l’Hexagone, ne pouvait plus guère ignorer le fort besoin de collaboration qui se manifestait du côté de l’arc jurassien. C’est ainsi qu’après des mois de discussions, une nouvelle entité a pu être créée, qui a été portée sur les fonds baptismaux ce lundi.

La constitution de la Conférence transjurassienne signifie plus d’aide du gouvernement français à des projets indispensables au développement des régions de part et d’autre du Doubs. Et puis, ce sera sans doute l’occasion de donner un coup d’accélérateur, ne serait-ce qu’au dossier des liaisons franco-suisses par TGV, qui en a bien besoin.

swissinfo/Eric Othenin-Girard

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