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Quand l’espoir fleurit au milieu de la misère

Micheline Calmy-Rey en visite dans un township sud-africain. swissinfo.ch

Dans le cadre de son voyage en Afrique du Sud, Micheline Calmy-Rey a visité le township d'Alexandra, l'un des plus pauvres de Johannesburg.

Les jeunes y sont confrontés au chômage, à la pauvreté, à la violence et au sida. Pourtant, ils ne restent pas inactifs.

Des rues cabossées, bordées de taudis surpeuplés, des chômeurs adossés aux murs, une pauvreté criante…

C’est la réalité qu’a pu découvrir la cheffe de la diplomatie suisse en parcourant à pied le centre d’Alexandra – un township de quelque 350’000 habitants, situé à un jet de pierre de Sandton, le centre d’affaires très luxueux de Johannesburg.

«Je n’aime pas beaucoup rentrer ainsi dans l’intimité des gens, mais je voulais me rendre compte de ce que nous pouvons apporter à l’Afrique du Sud», explique Micheline Calmy-Rey.

Trois projets concrets

Avec une enveloppe de 10 millions de francs par an, l’Agence pour le développement et la coopération (DDC) s’efforce surtout de soutenir la transition vers une démocratie multiraciale.

«Plus que le montant de l’aide financière, c’est la démarche qui est importante», tient à souligner la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Une démarche originale, c’est la caractéristique des trois projets présentés à Alexandra. Le premier porte sur la réinsertion de quelque 20’000 jeunes délinquants – notamment par des travaux communautaires et des rencontres organisées avec les victimes.

Le deuxième concerne le soutien aux femmes séropositives et le troisième l’insertion des jeunes dans le monde professionnel.

Retrouver la confiance en soi

Ainsi, depuis deux ans, quelque 500 jeunes de trois townships de Johannesburg ont suivi une formation de neuf semaines axée sur leur développement personnel.

«Les Noirs sud-africains sont traumatisés par ce qu’ils ont subi dans le passé. De nombreuses familles sont éclatées, et la violence domestique est un fléau, auquel s’ajoute maintenant le sida», explique David Liknaitzky, directeur du projet «Youth empowerment Network».

Avant d’ajouter: «Il faut d’abord aider ces jeunes à mieux gérer leurs émotions et à se prendre en charge, avant de les lancer sur le marché du travail».

Ainsi, Charlotte Mofolo, 19 ans, témoigne: «Avant, j’étais très timide et je restais à la maison sans rien faire. Maintenant, j’ai retrouvé l’espoir».

Certains jeunes travaillent aujourd’hui pour une société d’appels téléphoniques dirigée par un Suisse, Stefan Lauber: «A cause du taux de chômage élevé (31%), beaucoup de sociétés ne veulent pas engager de jeunes sans expérience. Nous avons décidé de leur donner une chance».

Le projet est d’ailleurs cofinancé par des entreprises suisses, dans le cadre de l’initiative de coopération Suisse-Afrique du Sud (voir encadré).

«Quand on voit ces jeunes, on se rend compte qu’il y a de réels signes d’espoir, commente Micheline Calmy-Rey. Le premier pas, pour se sortir de la violence, est d’avoir confiance en soi: c’est un message qui est aussi valable pour les jeunes Suisses. Ce qui m’inquiète surtout c’est le sida: après le terrorisme, c’est une nouvelle menace qui pèse sur le monde».

Mais la conseillère fédérale se garde toutefois de porter un jugement sur la politique du gouvernement sud-africain, dont les ambiguïtés font l’objet de nombreuses critiques.

swissinfo, Valérie Hirsch, Johannesburg

– L’Afrique du Sud est le premier partenaire commercial de la Suisse sur le continent africain.

– En 2002, le volume des transactions s’est élevé à un milliard de francs environ.

– Les filiales et succursales sud-africaines d’entreprises suisses emploient quelque 22’000 personnes dans le pays.

– Jeudi, la ministre suisse des Affaires étrangères a inauguré la nouvelle ambassade de Suisse à Pretoria.

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