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Le procureur de Genève tente de sortir de l’oubli l’affaire Norit

Cette situation ne peut plus durer, estime le procureur Bernard Bertossa. Keystone / Laurent Gillieron

En 1994, S. M., un Brésilien installé à Genève s´enfuit en France, laissant une ardoise de 85 millions de francs. Aujourd´hui, il n´est toujours pas jugé. Bernard Bertossa demande que l´on débloque l´affaire au plus tôt.

Spécialiste sur le marché des changes à terme, S. M., 50 ans à l’époque des faits, proposait par le biais de ses sociétés Norit, à Genève, et Géfipro, en Valais, des taux d’intérêt de 12 à 15 pour cent. Ce riche Brésilien accueillait dans son chalet de Crans-Montana des personnalités comme le président français Jacques Chirac et l’ancien premier ministre israélien Shimon Peres.

Mais en 1994, l’homme d’affaires disparaît, et avec lui les économies d’au moins 240 personnes, dont celles de Christophe Tiozzo, l’ancien champion du monde de boxe. Arrêté en mars à Paris, extradé le mois suivant à Genève, S.M. est inculpé pour «escroquerie, gestion déloyale, faux dans les titres, banqueroute».

Seulement voilà, le financier brésilien, qui conteste les faits, a été libéré en avril 1995. Depuis, il vit toujours à Genève. Et ses victimes, qui ont perdu dans l’affaire plus de 85 millions de francs, attendent toujours le procès de l’affaire Norit. Neuf autres personnes sont également inculpées dans ce dossier, dont des employés de la banque Morgan Guarantee Trust à Zurich.

«Le ministère public est d’avis que cette situation ne peut plus durer et qu’au vu de l’ancienneté des faits, il s’impose d’aller de l’avant dans la poursuite dirigée contre les organes ou employés de Norit et de Géfipro», vient d’écrire le procureur Bernard Bertossa à Laurent Kasper-Ansermet, le juge en charge du dossier.

Le magistrat genevois répond ainsi indirectement à l’ancien boxeur Christophe Tiozzo, qui écrivait en mars dernier dans son autobiographie: «J’attends que la Suisse se bouge le cul». L’ancien champion du monde a perdu dans l’affaire 5,2 millions de francs suisses, ses dernières économies.

Ian Hamel

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