Sale temps pour l’égalité des salaires

Les syndicats exhortent les employeurs à s'attaquer aux discriminations en contrôlant leur politique de rémunération et en étant plus transparents. Après une phase d'amélioration, l'inégalité salariale entre hommes et femmes s'est en effet à nouveau creusée en Suisse, passant de 18,9% en 2006 à 19,3% en 2008.

«Peu de lois sont autant ignorées que la loi fédérale sur l’égalité» entre femmes et hommes, entrée en vigueur en 1996, a déclaré Franziska Teuscher, coprésidente de la Commission féminine de l’Union syndicale suisse (USS).

Pour la première fois depuis 1996, la différence entre salaires féminins et masculins recommence à augmenter, selon les indicateurs réactualisés et publiés jeudi par l’Office fédéral de la statistique (OFS).

La progression s’est élevée à 0,1% en 2007 et à 0,4% en 2008. Ainsi, les femmes ont touché en moyenne 5040 francs par mois en 2008, soit 19,3% de moins que leurs collègues masculins (6248 francs).

Les différences sont plus marquées dans le secteur privé. Elles se sont chiffrées à 19,4% en 2008, contre 19,1% en 2006. Les disparités sont particulièrement perceptibles dans les domaines d’activité à salaires élevés. Dans les services financiers, une femme a gagné en moyenne 36,8% de moins qu’un homme, selon l’OFS.

Dans le secteur bancaire, la part des bonus au salaire total atteint 34% chez les hommes et 15% chez les femmes.

Le secteur public ne montre pas l’exemple. Les employées de la Confédération ont gagné en moyenne 12,9% de moins que leurs collègues masculins en 2008, un niveau stable par rapport à 2006.

Globalement, les différences salariales en Suisse relèvent de la discrimination dans 40% des cas, selon l’OFS.

swissinfo.ch et les agences