
Swatch Group freiné par les taux de change en 2015
(Keystone-ATS) Swatch Group a souffert du franc fort l’an dernier. Le groupe horloger biennois, qui a vu son chiffre d’affaires reculer pour la première fois depuis 2009, se montre toutefois confiant pour l’exercice 2016.
Les ventes ont fléchi en 2015 de 3% à 8,45 milliards de francs, a annoncé mercredi le numéro un mondial de l’horlogerie. A taux de change constants, les recettes affichent une baisse de 0,9%. Calculée en euros, la croissance s’élève à 10,3%, note Swatch Group dans son communiqué.
L’année écoulée a été marquée par le « choc monétaire » déclenché par la décision de la Banque nationale suisse (BNS) d’abolir le taux plancher de l’euro. « Cela a eu pour conséquence des changements significatifs des ventes sur les marchés, ainsi que des distorsions importantes dans la structure des prix au niveau international », souligne Swatch Group.
Chute du bénéfice
La rentabilité s’est également dégradée: le bénéfice net a plongé de 21% à 1,12 milliard de francs. Le résultat opérationnel a lui chuté de 17,2% à 1,45 milliard. La marge correspondante ressort à 17,2%, contre 20,1% en 2014. Tant les recettes que les bénéfices sont tombés en dessous des attentes des analystes.
Dans le détail, le chiffre d’affaires net du segment Montres & Bijoux s’est contracté de 3% à 8,18 milliards de francs. Les ventes en monnaies locales se sont développées très positivement, relève le groupe biennois. Les ventes sur le marché suisse ont diminué, mais ont fortement augmenté dans la zone euro.
Hong Kong à la peine
Le Japon présente également une évolution favorable. Les ventes en Chine continentale ont été positives, contrairement à Hong Kong, ajoute Swatch Group, dont le portefeuille de marques comprend notamment Omega, Tissot, Longines, Breguet ou Blancpain.
Le segment des systèmes électroniques a généré un chiffre d’affaires de 292 millions de francs, soit une baisse de 1,4%. Les prix ont subi une forte pression, notamment face aux biens de consommation électroniques provenant du Japon et favorisés par le yen.
Prudence en matière de prix
En dépit des aléas monétaires, Swatch Group a continué d’embaucher, créant l’an dernier près de 700 postes, essentiellement dans le domaine « retail » pour les nouveaux points de vente. A fin 2015, les effectifs totaux du groupe s’élevaient à plus de 36’000.
Malgré « la situation catastrophique au niveau des taux de change », la société entend poursuivre une politique d’ajustement des prix très restrictive, afin d’assurer une croissance en termes de volumes.
Confiance pour 2016
L’entreprise n’en reste pas moins confiant pour l’exercice qui vient de débuter. Le mois de janvier, en « solide croissance » en rythme annuel, confirme que la consommation de montres a augmenté, notamment en Chine continentale. La direction de l’entreprise table sur une croissance en monnaies locales « nettement supérieure à 5% » en 2016.
Le conseil d’administration proposera à l’assemblée générale agendée au 11 mai prochain un dividende inchangé de 7,50 francs par action au porteur et de 1,50 franc par titre nominatif. La société va par ailleurs lancer un nouveau programme de rachat d’actions qui pourra aller jusqu’à 1 milliard de francs.
Prévisions optimistes
Sans surprise, l’action Swatch Group cédait du terrain mercredi matin à la Bourse suisse. Peu après l’ouverture de la séance, le titre lâchait 4,6% avant de se reprendre. Vers 11h00, l’action ne perdait plus que 0,32% à 337,80 francs.
Vontobel souligne que le recul des ventes de 0,9% en monnaies locales signifie que le deuxième semestre a été particulièrement dur: -5,4% contre une progression de 3,6% en première partie d’année. Les analystes qualifient les prévisions de Swatch Group d’optimistes.