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Tshisekedi a officiellement prêté serment comme nouveau président

Des milliers de supporters de Tshisekedi sont venus assister à la prestation de serment à Kinshasa. KEYSTONE/AP/JEROME DELAY sda-ats

(Keystone-ATS) L’opposant Félix Tshisekedi a prêté serment jeudi comme nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC). Des milliers de partisans, réunis au palais de la Nation, ont célébré une première « passation de pouvoir civilisée » dans l’histoire du pays.

Le président sortant Joseph Kabila a officiellement remis à son successeur les « symboles du pouvoir », soit l’étendard national, un exemplaire de la constitution et les armoiries. Les coups de canon ont résonné dans les jardins du Palais

Le nouveau président a notamment juré « de ne (se) laisser guider que par l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine ». Mais il a été obligé d’interrompre son discours d’investiture, visiblement en raison d’un petit malaise.

« Félix n’oublie pas, papa avait dit: le peuple d’abord », a scandé la foule en référence au père du nouveau président, l’opposant Etienne Tshisekedi décédé à Bruxelles le 1er février. « Félix, c’est le nouveau chef. Avec lui nous espérons un vrai changement, surtout qu’il a pris le pouvoir sans effusion de sang », a déclaré Saddam Kongolo, jeune homme d’une trentaine d’années.

Fête populaire

Les militants du parti de M. Tshisekedi Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) vêtus de blanc ont investi les lieux dans le calme, certains pénétrant dans l’enceinte du palais aux côtés des invités officiels, donnant à la cérémonie protocolaire un air de fête populaire. La sécurité en avait parfois des sueurs froides.

Proclamé élu par la Cour constitutionnelle, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, 55 ans, prend officiellement le relais de Joseph Kabila Kabange, 47 ans, dont 18 à la tête du plus vaste pays d’Afrique sub-saharienne. Il devra partager le pouvoir avec le camp du sortant qui a gardé la majorité à l’Assemblée nationale.

C’est la première « passation de pouvoir civilisée » dans l’histoire de ce pays riche en minerais, comme le rappelle depuis le matin la chaîne d’Etat RTNC. Une histoire marquée par deux coups d’État (1965 et 1997), les deux assassinats des dirigeants Patrice Lumumba en 1961 et Laurent-Désiré Kabila en 2001, et deux guerres qui ont ravagé l’est du pays entre 1996 et 2003.

Contestation

Cette première historique est contestée par l’autre candidat de l’opposition Martin Fayulu, qui accuse les deux hommes de lui avoir volé la victoire dans les urnes. Il revendique 60% des voix. Mais la Cour constitutionnelle a rejeté son recours et proclamé la victoire de M. Tshisekedi avec 38,5% des voix.

Hormis le Kenya représenté par son président Uhuru Kenyatta, la plupart des autres pays africains avaient dépêché des représentants de rang inférieur: Tanzanie, Gabon, Namibie, Maroc, Burundi, Angola, Congo-Brazzaville, Egypte…Les Etats-Unis et les pays européens sont représentés par leurs ambassadeurs.

L’Union africaine et l’Union européenne dans un communiqué conjoint ont « pris note » de l’élection de M. Tshisekedi, se déclarant prêtes à travailler avec lui.

Dans un message d’au revoir mercredi soir, le président Kabila a encouragé les « leaders politiques » à privilégier une « coalition » plutôt que la « cohabitation ». Les pro-Tshisekedi et les pro-Kabila ont signé un « accord de coalition politique » et de « partage du pouvoir », selon un document que l’AFP s’est procuré. L’accord prévoit que les ministères régaliens (Affaires étrangères, Défense, Intérieur) doivent revenir à la famille politique du président élu.

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