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Un « cyberdissident » chinois condamné à cinq ans de prison, selon HRW

Le Tribunal populaire intermédiaire de Suizhou (centre) a reconnu Liu Feiyue coupable "d'incitation à la subversion de l'Etat" et l'a condamné à cinq ans d'emprisonnement, selon Human Rights Watch (image d'illustration). KEYSTONE/AP/MARK SCHIEFELBEIN sda-ats

(Keystone-ATS) La justice chinoise a condamné un « cyberdissident » à cinq ans de prison pour « incitation à la subversion de l’Etat », a annoncé mardi l’organisation Human Rights Watch (HRW). Liu Feiyue est le fondateur d’un site internet qui révèle des abus supposés des autorités.

Liu Feiyue a créé et dirigé le site Minsheng Guancha (Civil Rights and Livelihood Watch) qui publie des articles en mandarin sur des sujets peu traités par les médias traditionnels chinois: violences policières, manifestations, pétitionnaires réclamant justice ou encore corruption. Il a été condamné par le tribunal populaire intermédiaire de Suizhou, dans la province du Hubei (centre).

Crainte des fuites

« Poursuivre en justice le rédacteur en chef d’un site internet consacré aux droits de l’Homme montre à quel point le gouvernement chinois craint les reportages indépendants sur les abus commis en Chine », a affirmé à l’AFP Yaqiu Wang, chercheuse au sein de HRW.

Ce verdict « montre encore une fois comment le gouvernement chinois utilise le système judiciaire pour faire taire les dissidents », a renchéri Patrick Poon, chercheur à Amnesty International (AI).

Vague d’arrestations

Cette condamnation intervient un jour après celle prononcée contre l’avocat Wang Quanzhang, spécialisé dans la défense des droits de l’homme, qui a écopé de quatre ans et demi de prison pour « subversion de l’Etat ».

M. Wang faisait partie d’un groupe d’environ 200 défenseurs des droits de l’Homme – avocats, juristes ou militants – interpellés à partir de juillet 2015 au cours d’une vague d’arrestations.

Le cyberdissident chinois Huang Qi, fondateur d’un autre site internet dénonçant les excès du pouvoir communiste (« 64 Tianwang »), est également dans le collimateur de la justice. Arrêté en 2016 pour avoir « divulgué des secrets d’Etat », son procès devait se tenir à la mi-janvier.

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