Valais: le futur abbé de Saint-Maurice veut restaurer la confiance
Futur abbé de Saint-Maurice, le chanoine Alexandre Ineichen prendra ses fonctions en début d’année 2026. Dans une interview accordée au Nouvelliste, il affirme vouloir restaurer la confiance et promet des réformes à l'abbaye.
(Keystone-ATS) Elu par ses pairs et validé dans sa future fonction par le pape Léon XIV, Alexandre Ineichen se sait attendu au tournant, dans le climat de défiance qui prévaut après la publication du rapport Aubert. Ce dernier avait, pour rappel, mis en lumière des années de violences sexuelles permises voire favorisées au sein de l’abbaye.
«La recherche de confiance, d’unité et d’authenticité» constitueront les premiers objectifs d’Alexandre Ineichen. «Je ne viens pas avec un programme politique ou une stratégie précise. Mais avec le souci de retisser les liens: entre les chanoines, avec les fidèles, avec tous ceux qui, de près ou de loin, se sentent liés à l’abbaye. Il faut retrouver un climat serein où la vie religieuse puisse se déployer pleinement», pose le futur abbé sans entrer dans les détails ni fixer un agenda.
Il convient toutefois: «Des actions concrètes seront entreprises. Le plan d’action du rapport Aubert va être repris. Il y a, par exemple, cette commission de conseil en gouvernance qui est sur le point de voir le jour. Cette entité nous permettra de bénéficier d’un regard extérieur sur nos pratiques afin d’en corriger les potentiels travers».
Alors que le quotidien valaisan lui rappelle que le rapport Aubert suggère une «reconnaissance publique de responsabilité», M. Ineichen s’engage à favoriser le dialogue entre l’institution et les victimes: «Mais il faut que cela convienne et soit adéquat, surtout pour les victimes. La confiance se bâtit aussi par des actes concrets, en particulier envers les victimes», prévient-il.
Un laïc dirigera vraisemblablement le collège
Conscient que les dérives du passé font ombrage aux perspectives d’avenir, le chanoine estime qu'»une image est toujours récupérable. Elle est l’effet d’une cause. Je travaillerai sur ces causes».
Recteur du collège de Saint-Maurice depuis 19 ans, le chanoine tient pour acquis qu’il sera remplacé par un laïc: «une fois que je serai parti, il ne restera plus qu’un seul chanoine professeur dans l’établissement. Une page historique va donc se tourner», convient-il avant d’ajouter: «la volonté est de donner un nouveau souffle à l’établissement. Si une forte personnalité externe au collège est candidate, elle aura toute notre attention. Dans tous les cas, on analysera l’ensemble des postulations pour choisir la meilleure», promet-il.