
Assassinat d’Aldo Moro: le Tessinois Alvaro Lojacono arrêté en Corse

La justice française a ordonné le placement sous écrou extraditionnel à Bastia d'Alvaro Baragiola-Lojacono. Ex-membre des Brigades rouges, il est recherché par l'Italie notamment pour sa participation à l'assassinat d'Aldo Moro
La procédure d’extradition prendra «au minimum plusieurs semaines» mais peut aussi durer jusqu’à plusieurs mois, a indiqué le procureur de Bastia, Patrick Beau. Alvaro Baragiola-Lojacono, 45 ans, se trouvait sur la plage de L’Ile-Rousse, où sa mère avait une résidence.
Aux côtés de sa compagne, il «profitait alors en maillot de bain de l’été précoce», selon les mots d’un policier. L’opération avait été minutieusement préparée. La police judiciaire et les renseignements généraux français ont collaboré avec la police italienne pour ne pas laisser échapper un «gros poisson».
Cette arrestation fait suite à une «demande d’arrestation provisoire» des autorités italiennes sur la base de trois condamnations par des tribunaux de la Péninsule, en 1980, 1985 et 1996.
Ces condamnations visaient notamment les homicides d’un étudiant grec d’extrême droite (pour lequel 16 ans de prison ont été prononcés à son encontre à Rome), d’un magistrat de la cour cassation italienne, de plusieurs officiers de police, mais aussi des faits relatifs à l’enlèvement, la séquestration et l’assassinat
de l’ancien président du Conseil Aldo Moro, a expliqué M. Beau.
Cet enlèvement avait valu à Alvaro Lojacono une condamnation à la prison à vie par contumace de la part de la justice italienne en mai 1997, lors du quatrième procès Moro. Il avait déjà été condamné en 1983 en Italie à la réclusion à perpétuité pour le meurtre d’un colonel de carabiniers et d’un responsable démocrate-chrétien.
A la fin des années 70, il s’était réfugié en Suisse où vivait sa mère. En septembre 1986, bénéficiant de la nationalité suisse de sa mère et d’une négligence administrative, il avait réussi à obtenir la nationalité helvétique et à prendre le nom de sa mère, Baragiola.
Le terroriste avait été arrêté le 8 juin 1988 à Lugano. Sa nationalité suisse empêchant son extradition ainsi que l’application des condamnations prononcées en Italie, il avait été jugé sur place et condamné le 6 novembre 1989 à la réclusion à vie pour l’assassinat du juge romain Girolamo Tartaglione en 1978 et pour une tentative d’assassinat d’un autre magistrat.
Cette peine avait été réduite à 17 ans par la justice suisse. Il avait obtenu en 1997 un régime de semi-liberté pour suivre des cours de journalisme. Il était libre depuis octobre 1999.
swissinfo avec les agences

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