Coupe Davis: la Suisse en mauvaise posture

Roger Federer et Marc Rosset s'inclinent en quatre sets. Keystone

A Moscou, Roger Federer et Marc Rosset s'inclinent en double face à Marat Safin et Evgeny Kafelnikov. La Suisse perd l'avantage. Elle est menée 2-1.

L’exploit en terre moscovite était possible. A condition toutefois de remporter l’épreuve du double, souvent décisive en Coupe Davis, en particulier pour la Suisse qui avait enlevé ses neuf derniers matches de la spécialité. A chaque fois, il est vrai, avec Lorenzo Manta sur le court. Or, le Zurichois a été contraint de prendre sa retraite pour cause de blessure et son absence s’est ressentie sur la terre battue, la paire Rosset/Federer connaissant des difficultés à trouver ses marques.

Verdict: 6-2 7-6 (8-6) 6-7 (0-7) 6-2 pour le duo russe, sous les yeux ravis de l’ancien président Boris Eltsine, spectateur attentif qui a assisté à un match moins serré que prévu en 2 heures et 45 minutes. Les regards étaient portés sur Marc Rosset. Retombé au 129e rang en simple, allait-il trouver les ressources nécessaires en double?

Mais le Genevois n’est pas à montrer du doigt. C’est au contraire Roger Federer qui a trop tardé avant d’entrer dans la partie, perdant à plusieurs reprises son service et mettant en confiance ses adversaires. Aucune comparaison avec la performance de la veille, où il avait écrasé de sa superbe Marat Safin.

La Suisse dos au mur

Federer et Rosset ont payé un lourd tribut au tie-break du second set. Sans conviction et sans assurance, ils se sont vus menés 5-1, avant de se réveiller. Mais trop tardivement.

Dans la troisième manche, l’illusion fut passagère, après que Federer, à nouveau en difficulté sur son service, eut sauvé quatre balles de match pour s’imposer au jeu décisif 7-0! Mais Safin et Kafelnikov étaient bien décidés à ne pas céder. Ne serait-ce que pour faire taire les rumeurs selon lesquelles les deux hommes sont tout sauf les meilleurs amis du monde.

Menée 2 points à 1, l’équipe suisse se retrouve dos au mur. Comme ce fut le cas contre la France, l’an passé. Cette fois-ci, seul un miracle dimanche pourra leur permettre de retourner la situation face aux numéros 4 et 7 mondiaux. Si Roger Federer, dans un bon jour, peut fort bien imposer sa loi à Evgeny Kafelnikov, Michel Kratochvil partira dans la peau du petit poucet face à Marat Safin. «Si le cinquième match est décisif, je suis capable de me surpasser», prévenait-il vendredi. Il pourrait avoir l’occasion de le prouver…

Jonathan Hirsch