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L’armée suisse assurera les arrières du G8

Le divisionnaire Luc Fellay exclut de militariser Genève. Keystone

Pendant le prochain sommet du G8 d'Evian, l'armée suisse ne se frottera pas aux manifestants, selon le commandant de la «task force».

Les 5600 soldats mobilisés pour l’occasion ne rempliront aucune mission d’intervention ou de maintien de l’ordre.

«L’armée veut éviter à tout prix le contact avec les manifestants», confirme Luc Fellay, commandant de la «task force» terrestre de l’armée suisse pour le sommet d’Evian.

Histoire de dissiper tout malentendu, le divisionnaire ajoute: «On ne va pas militariser Genève».

La mission de la troupe sera, en fait, similaire à celle qu’elle a déjà remplie lors d’importantes rencontres internationales, à Davos ou à Genève.

Seule l’importance de l’effectif – il s’agit la plus grosse mobilisation de l’armée suisse depuis la fin de la 2e Guerre mondiale – constitue une vraie nouveauté.

Les missions de l’armée

L’armée va donc se contenter d’assister les cantons concernés (Vaud, Valais et Genève) et leurs corps de police.

Mais, selon Luc Fellay, la plus grande partie des soldats mobilisés seront engagés dans les transmissions.

Les autres seront affectés aux transports, aux services sanitaires, à la surveillance de l’aéroport de Genève et des représentations diplomatiques.

Bref, les soldats seront intégrés au dispositif policier, mais à l’arrière. En cas de risque de contact avec des manifestants, ils seront aussitôt retirés. Et ils laisseront la place aux forces de l’ordre.

Luc Fellay précise au passage que la France a donné les mêmes instructions à ses propres troupes.

«Seule exception à la règle, précise Philippe Zahno, porte-parole de l’Etat major général de l’armée suisse, la surveillance de l’espace aérien sera assurée directement par l’armée et ses FA/18.»

La décision d’ouvrir le feu sur un avion suspect incombera au gouvernement suisse. Mais le ministre qui aura ce pouvoir décisionnel n’a pas encore été choisi.

Clarifier les missions de chacun

Reste à savoir si l’armée suisse aura à souffrir de l’organisation extrêmement complexe mise en place (côté suisse) pour assurer la sécurité du sommet du G8.

«Cette structure qui découle de notre système fédéral et qui donne à chaque canton la compétence de diriger ses propres forces de police constitue une difficulté supplémentaire, reconnaît Philippe Zahno. Notre collaboration avec l’armée française aussi.»

Et d’ajouter: «Raison pour laquelle les processus de décision doivent être très clairement définis avant la tenue du sommet».

On est encore loin du compte. Mais le porte-parole de l’Etat major général de l’armée suisse est convaincu que se sera chose faite tout prochainement.

swissinfo, Frédéric Burnand, Genève

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