
La relève, un travail de longue haleine

Le cyclisme suisse, au niveau des juniors, se fond dans la masse du concert international. A la tête de la sélection suisse aux Championnats du monde de Lisbonne, le Fribourgeois Yvan Girard en dresse son bilan à la veille de la course de ses poulains.
La relève du cyclisme suisse est une des préoccupations de la nouvelle équipe dirigeante de Swiss Cycling. Comme dans tous les sports, elle passe avant tout par les clubs. A partir de cette pierre angulaire, la Fédération sélectionne les meilleurs juniors du pays (une quinzaine) qui forment l’ossature de l’équipe nationale.
Yvan Girard aux commandes
Depuis cinq ans, le Fribourgeois Yvan Girard (34 ans) est en charge des internationaux juniors. Enseignant de formation, il travaille à plein temps et se consacre 80 jours par année au service de la Fédération.
Aujourd’hui encore, il s’acquitte de sa tache avec enthousiasme: «l’expérience est une aide précieuse. Mais dès le moment où l’envie de donner me quittera, j’arrêterai.»
Que lui apportent ces jeunes âgés entre 17 et 18 ans? «C’est un peu différent de l’enseignement où l’on doit batailler, réglementer. Là, ils sont à l’écoute des connaissances que nous leur apportons. En regard de leur progression, une part de réjouissance nous revient le jour d’une victoire. Il y a aussi des moments difficiles à gérer.»
Dernier exemple en date, la sélection pour ces Championnats du monde. Au dernier moment, le Fribourgeois a dû écarter deux candidats potentiels à la sélection. «Tous les deux étaient malades. J’ai dû les évincer. Il n’a pas été facile de leur expliquer que seuls les coureurs en forme sont retenus.»
L’accent sur la formation
Avec l’arrivée de Jean-Claude Leclercq une page se tourne pour Swiss Cycling. Une ère nouvelle commence. L’accent sera mis sur une relève quelque peu à la peine. «Nous ne possédons pas de coureurs exceptionnels. Mais avec un ou deux athlète, nous parvenons tout de même à occuper le devant de la scène. Je pense, par exemple au Valaisan Stève Morabito, ou encore à Markus Scmidig.»
De fait, que manque-t-il à ce cyclisme suisse pour monter dans la hiérarchie? Le travail au sein de clubs est-il insuffisant? «Insuffisant, non!, corrige Yvan Girard. Il doit s’intensifier au niveau des écoles de cyclisme. Et nos structures sont trop… suisses! Contrairement aux autres pays, nos jeunes sont soit en apprentissage, soit aux études. Ce qui réduit le temps d’entraînement.»
Dans les années à venir, le cyclisme pourrait bénéficier de l’apport du Centre mondial du cyclisme qui va ouvrir ses portes à Aigle. Un formidable outil de travail qu’il s’agira de savoir gérer au mieux. Et proposer aux jeunes du pays des structures, à l’image de celles disponibles pour d’autres sports tels le tennis ou le ski. Reste à trouver le nerf de la guerre: l’argent.
Pierre-Henri Bonvin, Lisbonne

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