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La Suisse maintient sa pression humanitaire

Les Irakiens fuyant le conflit nécessitent de l'aide humanitaire. Keystone

Organisée par la Suisse, une 2e réunion sur la crise humanitaire en Irak se tient mercredi à Genève.

Les délégués d’une trentaine d’Etats, dont les Etats-Unis, y participent. Tout comme le CICR et les principales agences humanitaires de l’ONU.

«Le but de cette réunion d’experts est d’échanger des informations, de faciliter la coordination de l’aide humanitaire et d’identifier les problèmes qui se posent sur le terrain», précise à swissinfo Toni Frisch, président de la réunion.

Egalement responsable de l’aide humanitaire au sein de l’agence de coopération helvétique (DDC), il précise que l’ordre du jour de la réunion sera définitivement fixé peu avant la rencontre mercredi après-midi.

Pas de cadre trop rigide

«Etant donné l’évolution permanente de la situation sur le terrain, poursuit Toni Frisch, il est important de ne pas fixer un cadre rigide à cette rencontre qui vise les besoins immédiats de la population irakienne».

Cette plate-forme de rencontre est en fait un prolongement de la réunion humanitaire qui s’est tenue à la mi-février, à l’initiative de la ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey.

«Lors de cette réunion, précise Toni Frisch, il a été décidé de créer un groupe de travail centré sur les questions humanitaires qui touchent les pays voisins de l’Irak. La rencontre de mercredi rassemble ces participants.»

Le refus de Washington

«Mais d’autres questions et d’autres besoins peuvent émerger lors de cette nouvelle rencontre», insiste le président de la réunion de Genève.

De fait, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a reconnu mardi dans un communiqué que la guerre en Irak n’avait pas encore provoqué un afflux massif de réfugiés.

Mais Toni Frisch souligne que cette situation pourrait rapidement changer. «La réunion de mercredi vise également à identifier les problèmes à venir», tient-il à préciser.

Parmi ces problèmes figure toujours la question du contrôle des opérations humanitaires en Irak. Pour l’heure, Washington n’a toujours pas accepté de laisser les acteurs humanitaires travailler de manière indépendante.

De son côté, Bagdad affirme être capable de subvenir aux besoins de sa population.

Ouvrir des corridors humanitaires

«Pour notre part, nous souhaitons obtenir des belligérants l’engagement d’ouvrir des corridors humanitaires», souligne le responsable de l’aide humanitaire helvétique.

Un objectif également poursuivit par les agences de l’ONU. La création de tels corridors permettrait en effet aux acteurs humanitaires de ne plus être totalement dépendants des belligérants pour secourir les civils irakiens.

«Nous voulons que l’aide humanitaire en Irak soit dirigée par des civils. Les structures militaires ne doivent être utilisées qu’en dernier ressort», précise ainsi l’un des participants de la rencontre, Ross Mountain, directeur du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Mais Toni Frisch rappelle que la réunion de Genève n’a pas pour ambition de trancher cette épineuse question toujours débattue au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le rôle du CICR

Reste que la participation du principal protagoniste de la crise – les Etats-Unis – permettra peut-être de dégager une solution pour les besoins urgents.

L’ensemble des agences onusiennes n’a en effet toujours pas accès au territoire contrôlé par les autorités irakiennes, faute de garantie suffisante en matière de sécurité.

Seul le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est reconnu et accepté par l’ensemble des belligérants. Sa participation à la réunion de mercredi constitue donc un atout de taille.

De l’aveu même des agences de l’ONU, le CICR est en effet devenu l’une des seules sources d’information indépendante à l’intérieur de l’Irak.

swissinfo, Frédéric Burnand, Genève

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