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Travail des enfants: la Suisse ratifie officiellement la Convention de l´OIT

La Suisse est le 29ème pays à ratifier la Convention sur les pires formes de travail des enfants. Keystone

Mercredi à Genève en marge du Sommet social, Pascal Couchepin, ministre de l´Economie, a officiellement remis au directeur de l´OIT Juan Somavia l´instrument de ratification de la Convention internationale contre les pires formes du travail des enfants.

Cette Convention est relativement récente. C’est en juin de l’année dernière que les États membres de l’Organisation internationale du travail l’avaient adoptée à Genève au terme de leur conférence annuelle. Elle proscrit l’esclavage et l’exploitation sexuelle des enfants, leur emploi pour des travaux dangereux ou des trafics illégaux comme celui de la drogue, ou encore leur recrutement forcé à des fins militaires.

Ce n’est pas par hasard que cet acte officiel de ratification est posé cette semaine. Il coïncide bien sûr avec la tenue à Genève du sommet social, dont le document final actuellement en discussion au Palais des Nations fait précisément une ou deux fois référence à l’exploitation économique des enfants et à la nécessité de prendre des mesures pour y faire obstacle, à défaut d’y mettre vraiment fin.

Pour marquer l’événement, la Suisse et le BIT avaient invité quelque 200 enfants de Suisse, de France et d’Italie. Juan Somavia en a profité pour improviser une petite leçon de droit international et expliquer à ces jeunes ce qu’est une convention. Mais aussi pour les remercier et les féliciter de s’intéresser à la vie des autres enfants dans le monde. Quelques dessins rappelaient d’ailleurs cette réalité: «moi, je tisse à longueur de journée et je ne gagne presque rien; moi je fabrique des ballons de foot et je ne peux même pas y jouer»!

Pascal Couchepin, pour sa part, insiste sur le fait que la Suisse, pays riche, n’a pas à juger les conditions et les particularités qui font que 250 millions d’enfants, dans certains pays, sont contraints de travailler parfois dans les pires conditions. «Ce que nous devons faire, dit-il, c’est apprendre à aider et nous engager à offrir un avenir meilleur à ces enfants. Cette ratification se veut d’abord un acte de solidarité internationale à laquelle nous ne voulons pas nous soustraire. Il faut aussi que les jeunes Suisses sachent que leur pays ne veut pas abandonner à leur sort tous ces enfants forcés de travailler». Et de citer l’exemple d’un programme de coopération que la Suisse mène au Pakistan auprès des enfants de la rue.

La Suisse est le 29e pays à ratifier cette Convention. Cette relative rapidité contraste évidemment avec la lenteur qui avait caractérisé la ratification de la Convention sur les droits de l’enfant. La Suisse avait été l’un des derniers pays à le faire (les États-Unis ne l’ont pas encore ratifiée), mais elle y avait aussi ajouté plusieurs réserves, notamment sur le droit des enfants à vivre en famille (le statut des travailleurs saisonniers ne le reconnaît pas) et à acquérir la nationalité suisse.

Bernard Weissbrodt

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