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Un second terroriste vivait-il en Suisse?

Le Ministère public de la Confédération se rapproche de l'Espagne. Keystone Archive

Selon la NZZ am Sonntag, un terroriste lié à la cellule de Mohamed Achraf aurait vécu en Suisse. Il aurait échappé aux enquêteurs en raison de problèmes de coordination.

Cela étant, les justices helvétique et espagnole sont apparemment sur le point de collaborer plus étroitement.

Mohamed Achraf fait l’objet d’une demande d’extradition de la part de l’Espagne. Elle l’accuse d’être le chef présumé d’un réseau terroriste aujourd’hui démantelé, qui planifiait un attentat contre la principale instance pénale espagnole.

L’Algérien avait été arrêté en Suisse à la fin août. Mais uniquement parce qu’il n’était pas en règle aux yeux des services d’immigration suisses.

Il attendait son rapatriement au moment où les autorités helvétiques ont été mises au courant de son profil. Un «gros poisson», que la Suisse a été à deux doigts de laisser filer…

Selon la NZZ am Sonntag, un autre terroriste présumé, connu sous le nom de «Salim», serait parvenu à échapper aux enquêteurs suisses, en raison de problèmes de coordination et à la mauvaise collaboration entre la Suisse et l’Espagne.

Il s’agit d’un expert palestinien en électronique, croit savoir la SonntagsZeitung. Evoquant l’enquête en cours, Hansjürg Mark Wiedmer, porte-parole du Ministère public de la Confédération (MPC), ne confirme pas ces informations.

Ecoutes téléphoniques

Le juge espagnol Baltasar Garzón avait affirmé dans un mandat d’arrêt publié le 23 octobre qu’un terroriste palestinien présumé résiderait en Suisse.

En substance, l’homme aurait, selon le juge Garzon, été approché par Mohamed Achraf, qui lui aurait demandé comment déclencher un camion bourré d’explosifs.

Selon la NZZ am Sonntag toujours, les autorités judiciaires espagnoles étaient au courant dès le 14 septembre – grâce à des écoutes téléphoniques – des contacts entre «Salim» et Mohamed Achraf.

Le MPC et le Service d’analyse et de prévention (SAP) affirment n’en avoir eu connaissance que cinq semaines plus tard, le 20 octobre, au lendemain du coup de filet du juge Garzon contre la cellule de Mohamed Achraf.

Echange d’informations

Cela dit, Suisse et Espagne vont se parler de vive voix. «Une visite de travail sur place (en Espagne, ndlr) est prévue ces prochains jours», déclare le porte-parole du MPC, confirmant des informations de la presse dominicale alémanique.

Hansjürg Mark Wiedmer refuse toutefois de préciser si la délégation sera emmenée par le procureur général de la Confédération Valentin Roschacher.

La visite sera centrée sur l’échange d’informations entre les deux pays dans le cadre des procédures pénales respectives engagées.

Depuis le début, il a été envisagé de concrétiser en Espagne les bons contacts existants avec ce pays, assure aussi Hansjürg Mark Wiedmer. Et d’expliquer que cela permet des échanges plus efficaces qu’au téléphone.

Les contacts entre les deux pays sont donc «bons», indique le porte-parole, réagissant aux informations parues dans deux journaux au moins.

Absence de répondant

La SonntagsZeitung parle en effet de «mauvaise humeur» entre les deux pays, due à «l’incapacité des agents suisses».

Citant une source proche du gouvernement espagnol, le «Matin Dimanche» affirme, lui, que «ces dernières années, la chasse aux terroristes espagnols de l’ETA aurait buté sur ‘l’absence de répondant des services suisses’».

Hansjürg Mark Wiedmer n’en croit pas un mot. Une demande espagnole d’entraide judiciaire est arrivée à Berne, précise-t-il. Et d’autres vont suivre.

swissinfo et les agences

La Suisse détient un Algérien suspecté par l’Espagne d’être le chef présumé du réseau terroriste responsable du projet d’attentat déjoué contre l’Audience nationale.

Selon la presse dominicale, un deuxième terroriste présumé aurait échappé aux enquêteurs helvétiques.

Contrairement au Ministère public de la Confédération, la presse de ce dimanche met aussi en doute les bons contacts entre l’Espagne et la Suisse en matière de renseignement.

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