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Wimbledon: 2009, année de tous les bonheurs pour Roger Federer

(Keystone-ATS) Jamais sans doute Roger Federer n’a subi une pression aussi intense que durant le printemps et l’été 2009.

« Débarrassé » d’un Rafael Nadal amoindri, le Bâlois a écrit sa légende il y a tout juste dix ans en triomphant successivement à Roland-Garros et à Wimbledon pour égaler puis dépasser Pete Sampras.

Jeune marié, futur père de jumelles, le Maître était un homme plus que comblé à l’heure d’aborder la quinzaine parisienne de 2009. Mais, meurtri par son échec subi en cinq sets face à Rafael Nadal en finale de l’Open d’Australie quatre mois plus tôt – et par la gifle (6-1 6-3 6-0) reçue du gaucher majorquin en finale à Paris en 2008 -, il n’aurait même pas osé rêver d’un tel dénouement.

Une semaine en apnée

Le scénario de ces quatre semaines parisiennes et londoniennes mérite à lui seul un long métrage. Car Roger Federer a frisé la correctionnelle plusieurs fois avant de cueillir un historique 15e trophée majeur à Wimbledon, au terme d’une finale épique remportée 16-14 au cinquième set face à Andy Roddick. Mais retour en arrière.

Le Bâlois avait certes pris le meilleur sur son éternel rival Rafael Nadal en finale sur la terre battue de Madrid quelques semaines plus tôt. C’était toutefois dans des conditions particulières en raison de l’altitude de la capitale espagnole. Et Rafael Nadal avait raflé la mise à Monte-Carlo, Barcelone et Rome pour revêtir son traditionnel costume de favori à Roland-Garros.

Le gaucher de Manacor avait toutefois failli à Paris, tant physiquement en raison de genoux en compote que mentalement à la suite de la rupture de ses parents. Battu dès les 8es de finale par Robin Söderling, il avait laissé le champ libre à un Roger Federer sous pression avant même d’entamer son 4e tour.

Ce 4e tour fut d’ailleurs LE tournant de cette campagne franco-britannique. Mené deux sets à zéro par Tommy Haas, Roger Federer avait dû écarter une balle de break à 4-3 en faveur de l’Allemand dans la troisième manche. Il l’avait effacée grâce à une attaque de coup droit qui avait touché la ligne, remportant les neuf jeux suivants pour renverser la vapeur.

Également à la peine dans une demi-finale où Juan Martin Del Potro avait mené deux sets à un, le Bâlois avait en revanche parfaitement géré ses émotions en finale face à Robin Söderling, balayé en trois sets. Même s’il avait peiné à retenir ses larmes au moment d’armer le service gagnant qui lui a permis de conclure cette partie et de gagner le droit de soulever enfin la Coupe des Mousquetaires.

Sur un fil

Avec 14 sacres majeurs, Roger Federer était déjà l’égal de l’une de ses idoles de jeunesse, le recordman en la matière Pete Sampras, qui n’a en revanche jamais triomphé à Roland-Garros. Et il pouvait d’ores et déjà songer à un 15e titre du Grand Chelem et à une reconquête sur le gazon de Wimbledon, où il restait également sur un échec mortifiant en finale face à Rafael Nadal (9-7 au cinquième set).

La pression était forcément moindre à Londres, où le Bâlois s’était déjà imposé à cinq reprises. Il n’a d’ailleurs guère tremblé pour se hisser pour la septième année consécutive en finale, lâchant un seul set au passage. Et sa finale s’annonçait même plutôt tranquille face à Andy Roddick, qu’il avait battu à 18 reprises en 20 duels, dont deux fois en finale à Wimbledon (2004, 2005).

Mais Roger Federer a dû là encore jouer les équilibristes, notamment dans un cinquième set hitchcockien qui a duré 1h35′, écartant ainsi deux balles de break qui avaient le poids de balles de match à 8-8. Et il a forcé la décision en signant son seul break de la journée dans l’ultime jeu du match, hurlant sa rage en bondissant après une dernière faute directe d’un Andy Roddick battu 5-7 7-6 7-6 3-6 16-14.

Une médaille d’or qui a tout changé

Roger Federer a vécu des émotions inoubliables en 2009, lui qui a également récupéré la 1re place mondiale après son sacre londonien. Mais nul n’aurait envisagé un tel scénario onze mois plus tôt lorsqu’il avait subi la loi de James Blake en quarts de finale du simple aux JO de Pékin.

Le Bâlois ne remerciera sans doute jamais assez Stan Wawrinka, qui avait alors su le remotiver dans l’optique d’un tournoi de double remporté par les deux hommes. Cette médaille d’or avait totalement relancé Roger Federer, vainqueur dans la foulée d’un cinquième US Open d’affilée alors qu’il avait laissé échapper les trois derniers trophées majeurs.

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