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L’entourage de Le Pen anime une discrète société, basée à Genève

Ces proches de Jean-Marie Le Pen (archive) n’ont pas exactement le profil d’inventeurs. Keystone

Dans quelques jours, Finecor, installée à Genève, va commercialiser la valve Oxyphonème pour les patients trachéotomisés. Cette société a été créée par Jean Garnier, l'ex mari de madame Le Pen.

L’autre fondateur de Finecor est Jean-Pierre Mouchard, ancien trésorier d’une association qui collectait des fonds pour le Front national. Fin 1996, la compagnie pétrolière Elf rachetait pour 13 millions de francs français 50 pour cent d’Ecotec.

Cette société, installée à Paris, aurait mis au point un carburant propre. L’addition d’eau dans le gazole réduirait les émissions polluantes des moteurs Diesel.

Seulement voilà, l’hebdomadaire satirique français, Le Canard Enchaîné, a révélé que les trois responsables d’Ecotec, Carlos Miriel, un ancien mercenaire franco-chilien, Jean Garnier, un promoteur immobilier belge domicilié à Gibraltar, et Jean-Pierre Mouchard, un éditeur installé à Genève, n’avaient pas exactement le profil d’inventeurs.

De plus, les deux derniers seraient des proches du leader du Front national. Jean Garnier est l’ancien époux de l’actuelle madame Le Pen. Jean-Pierre Mouchard, un Français établi en Suisse, a été le trésorier de Jean-Marie Le Pen Cotelec, une association de collecte de fonds du Front national. Il a également détenu avec Jean-Marie Le Pen un compte à l’UBS (numéro 386.047.00 W).

Ces 13 millions de francs seraient-ils un montage destiné à financer le mouvement français d’extrême droite? «C’est absolument faux, je n’ai aucun lien avec Le Pen. C’est mon métier d’exploiter des brevets», répond Jean Garnier, 77 ans, que nous avons rencontré à Paris.

Il a créé à Genève avec Jean-Pierre Mouchard Finecor, une filiale d’Ecotec, spécialisée dans le dépôt de brevets dans le domaine paramédical. Celle-ci va commercialiser prochainement une valve, baptisée Oxyphonème, pour les malades trachéotomisés. Mais rapidement Jean-Pierre Mouchard a préféré démissionner.

«Une campagne médiatique laisse entendre que notre société aurait à travers ma personne des liens ou des intérêts communs avec le Front national (…) ces articles risquent d’être préjudiciables à notre société», écrit Jean-Pierre Mouchard pour expliquer son départ. Ses 25 actions ont aussitôt été rachetées par Jean Garnier.

Ian Hamel

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